Accusée de décaisser des fonds sans autorisation et de diriger la commune de Rabat en marge des lois en vigueur, la maire de la capitale et présidente du conseil de la ville, Asmaa Rhlalou, semble vouloir alimenter davantage la liste des motifs incitant les conseillers à demander sa destitution. Dans une correspondance adressée au Wali de la région de Rabat-Salé-Kénitra, dont Hespress FR détient copie, Farouk Mehdaoui, conseiller au nom de la Fédération de la gauche démocratique (FGD), a vigoureusement dénoncé les multiples violations légales et procédurales ainsi que les agissements unilatéraux de la présidente du Conseil de la ville de Rabat, Asmaa Rhlalou. Selon la missive qui date du 8 février 2024, la Maire de la capitale est pointée du doigt pour avoir décaissé la somme de 10 millions de dirhams destinée au fonds de gestion des effets du séisme, sans autorisation préalable du Conseil. « Nous ne sommes pas opposés à l'octroi du soutien nécessaire et adéquat à nos concitoyens affectés par le séisme qui a frappé notre pays. C'est un principe fondamental dans le cadre de la solidarité nationale et de l'unité dont a fait preuve le peuple marocain dans toutes les crises auxquelles il est confronté. Cependant, Monsieur le Wali, nous ne pouvons pas cautionner cette action qui constitue une violation flagrante de la loi« , explique le conseiller. La décision unilatérale de Rhlalou a été prise en dépit d'un vote du Conseil, lors de la session d'octobre 2023, qui a rejeté, à une majorité écrasante de 58 voix, l'annulation et la réallocation des crédits budgétaires pour le soutien des effets du séisme, comme l'avait souhaité la Maire, précise la même source. Cette initiative, selon Mehdaoui, constitue une « erreur grave, préjudiciable à l'éthique du service public et aux intérêts de la commune » pour son manque de transparence et son non-respect des procédures légales en vigueur. De plus, le conseiller du FGD a dénoncé le fonctionnement chaotique de la commune de Rabat, sous l'égide de Rhlalou, décriant un « management dictatorial et des actions arbitraires » contraires à la Constitution marocaine de 2011 et aux lois en vigueur. « Nous avons de nombreux exemples que nous pouvons vous fournir en temps voulu », a-t-il ajouté à l'adresse du Wali, qu'il a appelé à activer l'article 64 de la loi organique 113.14 relative aux communes pour mettre un terme à cette « catastrophe administrative et de gestion dans la capitale du pays« . Mehdaoui a également l'exhorté à agir promptement afin de préserver l'intégrité des institutions locales et de restaurer la confiance du public.