En plein cœur d'une séquence décisive de discussions et négociations, le ministère de la Santé et de la Protection sociale s'apprête à redéfinir les contours du secteur, en envisageant de parapher un accord avec les syndicats du secteur d'ici la fin du mois de janvier. Des sources syndicales ont dévoilé que des rencontres déterminantes auront lieu avec les représentants du gouvernement et du ministère de l'Économie et des Finances afin de finaliser les détails d'un accord préliminaire, résultant de trois jours de dialogues jugés constructifs par les syndicats. Selon Lhbib Kerroum, membre de l'Organisation démocratique de la santé (ODS), les discussions de ce vendredi se sont essentiellement concentrées sur la refonte de la loi sur la fonction publique de la santé. En cours d'élaboration, cette réforme introduira des changements majeurs relatifs à la rémunération variable et aux indemnités. Les discussions ont également exploré divers scénarios de calcul, mettant en avant trois approches distinctes, à savoir l'indemnisation individuelle, collective ou basée sur la performance de l'institution de santé. Au cœur des échanges, des thématiques cruciales telles que les incitations liées aux risques professionnels, les critères de promotion, l'introduction de nouveaux échelons pour toutes les catégories, et l'ajustement à la hausse des quotas promotionnels ont été examinées. Une proposition audacieuse a émergé, visant à réduire la période nécessaire pour passer d'un échelon à un autre, passant de six à quatre ans, et à fonder la promotion sur l'ancienneté après huit ans au lieu de dix. En outre, Kerroum a souligné l'importance accordée aux infirmiers de cadre supérieur et aux infirmiers auxiliaires et préparatoires, qui devraient bénéficier d'une promotion exceptionnelle. Cette revendication, longtemps négligée, vise à corriger les disparités en termes de droits au sein de cette catégorie. Les syndicats ont également plaidé en faveur de l'extension des avantages aux techniciens et administratifs en dehors de la grille salariale. Les consultations ont également révélé un manque d'indemnités pour les risques professionnels des enseignants adjoints des instituts de formation des infirmiers et des techniciens de la santé, une lacune que les syndicats ont soumise au gouvernement. Pour ce qui est des sanctions ou mesures disciplinaires, les syndicats ont exprimé la nécessité de supprimer la suspension du salaire, privilégiant des mesures plus humaines et sociales. Un responsable de la santé a confirmé que le coût total des revendications du personnel de santé s'élève à 22,8 milliards de dirhams, mettant en lumière les enjeux financiers du dialogue social en cours.