Le syndicat indépendant des infirmiers a exprimé son rejet de l'accord signé entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale et les syndicats représentant le secteur. Il le qualifie d' »injuste et défavorisant« , et appelle l'Exécutif à intervenir pour trouver des solutions « justes » pour toutes les catégories, à leur tête, les infirmiers et techniciens de santé. L'accord signé, jeudi, entre le gouvernement et les syndicats du secteur de la santé dans le cadre du dialogue social, a permis de remédier à la situation des médecins du secteur public, en leur accordant l'indice 509 avec la totalité de ses indemnités, outre la révision à la hausse de l'indemnité pour risques professionnels au profit des cadres administratifs et des techniciens de santé, ainsi que l'avancement dans le cadre et le grade au profit des infirmiers. Cela dit, les infirmiers et techniciens de santé rejettent cet accord qui, estiment-ils, ne répond pas à leurs doléances. En effet, selon les informations parvenues à Hespress Fr, le syndicat indépendant des infirmiers n'a pas signé cet accord, et s'est retiré lors des premières séances des pourparlers. Pour le syndicat, le contenu de l'accord ne répond en rien aux revendications de cette catégorie de professionnels de santé, ni techniquement ni financièrement, et ne prend pas en considération les sacrifices qu'ils ont consentis durant toutes ses dernières années, notamment la période de pandémie, aux côtés des médecins. « On a accordé aux médecins l'indice 509 (augmentation de salaire ...), les administrateurs ont eu une augmentation de la prime de risque (1400 DH brut) et et seront ainsi presque sur un pied d'égalité avec les infirmiers, tandis qu'on a accordé à ces derniers uniquement l'ancienneté qui ne leur rapporte aucun bénéfice, notamment en termes d'argent« , dénonce Fatima-Zahra Belline, membre du mouvement des infirmiers et techniciens de santé. Alors qu'ils étaient au front face à la pandémie en gérant la crise sanitaire avec courage et détermination, les infirmiers et techniciens de santé nous confient qu'ils attendaient ce moment historique avec impatience, en pensant que le gouvernement allait reconnaître leurs efforts et leur travail. Mais ce ne fut pas le cas. « Toute la lutte et les efforts qu'on a faits pendant ces 10 dernières années sont tombés à l'eau. On a reconnu les efforts et le travail de tous les professions de santé, moralement et financièrement, sauf les infirmiers. Ils ont banalisé notre travail et nos efforts« , déplore Fatima-Zahra Belline. L'infirmière-militante estime à cet égard que le fait de ne pas répondre aux revendications des infirmiers et techniciens de santé n'est pas lié à une question de budget, puisque même les revendications qui ne nécessitent pas d'argent, n'ont pas été satisfaites. En effet, parmi les doléances des Infirmiers et techniciens de santé, qui ne nécessitent pas de budget, figurent la création de l'ordre des infirmiers et des techniciens de santé ou encore l'élaboration du référentiel d'emploi et de compétences (REC). Pour les autres revendications, il s'agit de l'augmentation de la prime de risque à 1.400 (1000 DH actuellement) sachant que d'autres catégories d'infirmiers qui exercent dans le même ministère peuvent toucher 2800 DH jusqu'à 5600 DH de prime, nous confie notre interlocutrice, ainsi que l'augmentation des effectifs « pour soulager la pression sur les infirmiers en exercice ». Dans un communiqué qui date du 13 février, le syndicat indépendant des infirmiers avait indiqué avoir proposé, lors des pourparlers avec le gouvernement, l'augmentation de la prime de risque à 1.400 DH au profit des infirmiers et techniciens de santé. Une mesure qui concerne quelque 10.000 personnes et qui va nécessiter un budget de plus de 5 milliards de centimes. Réitérant son rejet de l'accord signé jeudi, le syndicat indépendant des infirmiers appelle le chef du gouvernement à intervenir en urgence pour trouver des solutions justes pour toutes les catégories, notamment les infirmiers et techniciens de santé pour éviter toute congestion dans l'avenir.