Le bureau de la Chambre des représentants a décidé de lister et de rendre public les noms des ministres absents des séances publiques pour répondre aux questions orales sans excuses justifiées à partir de la semaine prochaine. L'intention ne date pas d'hier. Durant la mandature de 2011-2016, la présidence de la Chambre des représentants alors tenue par l'actuel ministre RNI Rachid Talbi Alami insinuait que toute absence non justifiée d'un responsable gouvernemental aux sessions parlementaires serait portée au grand public. En vain. Son successeur de l'USFP Habib El Malki est parvenu à adopter cette décision de publier les noms des ministres absents des sessions parlementaires sans excuse acceptable, après l'avoir appliquée au début de la mandature sur les députés. Dans un communiqué du bureau de la première Chambre rendant compte d'une réunion tenue le mardi 4 décembre avec les présidents de groupes parlementaires, il a été rapporté que ces derniers « ont formulé de nombreuses observations, notamment la nécessité de réexaminer la gestion du temps, la présence effective des membres du gouvernement et la couverture médiatique des réunions des commissions. Des observations qui seront suivies de nombreuses mesures, soit au niveau des groupes parlementaires ou au niveau du règlement interne de la Chambre des représentants ». Cette décision a été suivie de débats acharnés entre différentes sensibilités au sein du parlement. Il y a ceux qui l'ont considérée comme une délation des ministres et ceux qui pensent qu'il en va de la transparence et de la crédibilité, aussi bien de l'institution législative que du gouvernement. Il faut dire que le contexte s'y prête. Au cours de nombreuses réunions en Commissions permanentes pour discuter des budgets et sous-budgets sectoriels dans le cadre du Projet de loi de finances (PLF) 2019, des députés de la majorité comme ceux de l'opposition ont protesté contre l'absence de certains ministres, mais également de certains hauts fonctionnaires, directeurs d'établissements et offices publics. En l'espèce, les élus de l'opposition avaient protesté, puis se sont retirés de la discussion des budgets sectoriels de la deuxième session du PLF 2019 à cause de l'absence non justifiée des ministres concernés. Porte-parole du gouvernement et ministre chargé des Relations avec le parlement, Mustapha El Khalfi avait à cette occasion assisté à cette réunion en s'exprimant au nom de tous ses collègues manquant à l'appel.