Sous la pression internationale, Israël opterait pour une transition de contrôle à Gaza vers une force de maintien de la paix arabe. Une entité pourrait être composée de pays tels que le Maroc, l'Égypte et les Émirats arabes unis, dont la mission serait de garantir la sécurité de la région jusqu'à ce que l'Autorité palestinienne soit en mesure de reprendre les rênes, indique l'ancien premier ministre israélien, Ehud Barak. Dans une analyse parue dans le journal britannique The Economist, Ehud Barak a avancé que l'issue la plus favorable, une fois que la puissance militaire du Hamas sera significativement diminuée, serait le rétablissement de l'Autorité palestinienne à Gaza. Cette entité, instaurée dans le cadre des accords d'Oslo et chargée de l'administration des zones autonomes en Cisjordanie, a été expulsée de Gaza par le Hamas en 2007. Toutefois, l'ancien premier ministre israélien met en garde contre le fait que Mahmoud Abbas, le président palestinien, « ne peut pas être vu en train de revenir sur des baïonnettes israéliennes« . Il sera donc nécessaire d'avoir une période transitoire pendant laquelle « Israël cédera à la pression internationale et remettra Gaza à une force de maintien de la paix arabe, qui pourrait inclure des membres tels que l'Égypte, le Maroc et les Émirats arabes unis. Ils assureraient la sécurité de la région jusqu'à ce que l'Autorité palestinienne puisse reprendre le contrôle« , explique Barak. Il convient de rappeler à cet égard qu'une réunion extraordinaire d'urgence a rassemblé les membres du Conseil de la Ligue des Etats arabes, mercredi dernier, à la demande du Royaume du Maroc et de l'Etat de la Palestine en vue effectivement de trouver une solution permettant de préserver la paix et la stabilité de la région. Le Conseil a ainsi insisté sur la nécessité d'un arrêt immédiat de la guerre israélienne sur la bande de Gaza, appelant toutes les parties à faire preuve de retenue et mettant en garde contre les conséquences humanitaires et sécuritaires désastreuses de la poursuite et de l'expansion de l'escalade. Les ministres arabes des affaires étrangères ont notamment souligné la nécessité de lever le siège de la bande de Gaza et de permettre immédiatement l'entrée de l'aide humanitaire, de la nourriture et du carburant, y compris par l'intermédiaire des organisations des Nations Unies, en particulier l'UNRWA, et d'annuler les décisions israéliennes injustes d'arrêter de fournir de l'électricité à Gaza et de couper l'eau du secteur. Par ailleurs, Barak a affirmé que ces atrocités représentent « le plus grand échec de l'histoire israélienne« , et suggère que l'opération terrestre israélienne devrait être différée pour qu'un accord puisse être conclu pour libérer certains otages détenus par le mouvement palestinien du Hamas. Il souhaite également qu'Israël veille à ce que ses actions soient perçues comme « légitimes » par la communauté internationale. À la suite de l'offensive, la plupart des gouvernements occidentaux ont offert leur plein soutien à Israël. Mais « ce soutien s'accompagne aussi de l'attente que nous respections le droit international dans nos opérations« , prévient l'ex premier ministre. « Le soutien s'effritera lorsqu'il y aura des images de maisons détruites [à Gaza] avec des corps d'enfants et de vieilles femmes en pleurs« , a-t-il indiqué. En outre, Ehud Barak a vigoureusement critiqué les discours de « destruction du Hamas » du premier ministre israélien actuel, Benyamin Netanyahou, ainsi que ceux de certains ministres de son gouvernement et de quelques généraux. « Qu'est-ce que cela signifie réellement ? », s'interroge-t-il, notant que l'objectif d'Israël doit consister à priver le Hamas de ses capacités militaires. « Il sera évident (lors de l'évaluation de la situation) qu'avant tout, Netanyahu avait une stratégie défaillante de maintien du Hamas actif... pour qu'il puisse les utiliser [le Hamas] afin de fragiliser l'Autorité palestinienne et ainsi éviter que quiconque dans le monde puisse exiger que nous engagions des négociations [avec les Palestiniens]« , a-t-il soutenu.