Partager des « mèmes » ou des articles avec vos amis, télécharger ou visionner une vidéo sur YouTube, des gestes quotidiens, semble-t-il, à l'époque du tout numérique, mais êtes-vous au courant de la nouvelle directive (l'article 13) sur les droits d'auteur que l'UE veut appliquer dès l'année prochaine ? Le 12 septembre, le Parlement européen avait voté la proposition de réforme de la directive européenne sur le droit d'auteur et approuvé les deux articles controversés 11 et 13, « en gros l'article 13 vise à corriger les abus qui existent aujourd'hui sur le marché, notamment dans la relation entre les plates-forme et les auteurs » explique à Gameblog Quentin Deschandelliers, assistant parlement de l'eurodéputé Marc Joulaud. Tweet pour centraliser le #thread #SaveYourInternet où j'explique longuement comment Youtube manipule les faits pour tourner les youtubeurs et le public contre la Directive #Copyright Part 1: https://t.co/viPjusGgnk Part 2:https://t.co/I2C6ZmD8nw Part 3:https://t.co/Ostd99w4Eq — Q Deschandelliers (@deschandelliers) November 16, 2018 La proposition doit faire l'objet d'une discussion entre le Conseil de l'UE et le Parlement européen, mais les opposants à la directive ont affirmé que ces deux articles constituaient une menace sérieuse à la liberté sur Internet. Le mouvement #SaveYourInternet Le mouvement est composé d'organisations telles que la Electronic Frontier Foundation (EFF), European Digital Rights (EDRi) et le groupe d'activistes espagnols Xnet. Il vise à empêcher les pays de l'UE d'approuver la version finale du texte. La pétition Savetheinternet.info a déjà recueilli plus de 3,4 millions de signatures virtuelles. Avec ce hashtag Suzanne Wojcicki, la PDG de YouTube avait appelé en octobre les vidéastes à se mobiliser, et plusieurs d'entre eux ont publié des vidéos dénonçant ces articles. Quels changements avec les articles 11 et 13 ? Forbes rapporte que « le filtre de téléchargement » établi au départ par l'article 13 puis modifié, visait à obliger les plateformes à surveiller le contenu téléchargé et à le supprimer si violation de droit d'auteur il y'a. Ainsi le contenu des créateurs pourrait être supprimé sans leur consentement, et le public ne pourra plus profiter de divers types de divertissement (covers, vidéos gaming…). « L'époque de la communication par gifs et mèmes, d'écoute de nos remix préférés en ligne ou de partage de vidéos de nos amis chantants au karaoké pourraient bientôt prendre fin », affirme #SaveYourInternet sur son site Web. Une fois les modifications apportées, le « filtre de téléchargement » a été supprimé, mais en contrepartie, les plates-formes doivent « conclure des accords de licence justes et appropriés avec les titulaires de droits » et « doivent couvrir la responsabilité des œuvres téléchargées par les utilisateurs ». Ce qui pour les critiques n'est pas si différent que de forcer les plateformes à analyser et supprimer le contenu de l'utilisateur.