Alberto Núñez Feijóo a fait face ce vendredi au vote final sur son investiture fortement indécise. A moins d'un coup de théâtre inattendu, le leader du parti populaire (PP, droite), n'avait aucune chance d'être investi en tant que Premier ministre d'Espagne. A l'issue d'un vote suite à discours en séance plénière devant le Congrès des députés dans lequel il s'est attaqué à Pedro Sanchez et son parti, le PSOE (socialiste) notamment sur le sujet de l'amnistie demandée par les sécessionnistes catalans, le chef du PP cherchait désespérément à renverser son faible désavantage de voix pour créer la surprise. Néanmoins, c'est sans conviction qu'il s'est présenté devant le Parlement pour ce vote final qui est devenu une simple formalité. Il quitte le Congrès sans suffisamment de voix pour être investi président du gouvernement même si son parti a remporté les élections du 23 juillet. Au final, ce sont 177 de voix qui ont voté « non » contre 172 qui ont voté « pour » et un vote nul pour l'investiture de Feijóo. Le vote attendu devrait être comme suit: 172 voix pour avec le soutien de l'extrême droite de VOX et de deux petits partis: le CC et l'UPN, ainsi que 178 contre avec une large coalition de la gauche, incluant le PSOE et Sumar ainsi que les partis indépendantistes comme Junts et ERC. Le PSOE de Pedro Sanchez s'attend déjà à reprendre la main à la fin de cette session. Jeudi, Pedro Sanchez s'est exprimé pour la première fois pour dire qu'il espère prêter serment « dans peu de temps » après la défaite d'un Feijóo « raté » qui, selon lui n'a présenté aucune proposition de gouvernement au Congrès et de « vendre la peur et la frustration ». La semaine prochaine, le roi d'Espagne, Felipe VI, devrait procéder à une nouvelle série de consultations avec les groupes et devrait désigner Pedro Sánchez comme nouveau candidat à la présidence. Ce dernier devra former un nouveau gouvernement et rassembler une majorité d'ici deux mois, avec comme date butoir le 27 novembre. Au cas où il n'arrive pas à réaliser cette mission, de nouvelles élections générales devraient être convoquées le 14 janvier. La tâche s'avère compliquée pour Sanchez, puisqu'il faudra convaincre les partis indépendantistes pour créer une coalition bancale et hétérogène. Les indépendantistes conditionnent leurs voix à un engagement pour une loi d'amnistie totale et à la tenue d'un référendum sur l'autodétermination, deux choses pratiquement impossibles à réaliser, surtout pour la deuxième.