Madrid est sorti de son silence en ce qui concerne la prétendue suspension des négociations avec Rabat sur la gestion de l'espace aérien du Sahara marocain. En effet, le gouvernement espagnol par la voix de son ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares a confirmé que les négociations sur la « gestion de l'espace aérien du Sahara marocain », se poursuivaient avec le Maroc. Le Chef de la diplomatie espagnole n'a pas donné plus de détails sur le transfert de la gestion aérienne, qui suscite la crainte dans les rangs des séparatistes du polisario et leurs sponsors, mais il a indiqué, en revanche, qu'il existe des « contacts informels et continus » entre Rabat et Madrid, ce que d'aucuns qualifient d'officieux. Les déclarations du ministre espagnol des Affaires étrangères démentent directement ce qui avait été publié par les médias espagnols à savoir la suspension du gouvernement espagnol, en raison des élections législatives, des négociations pour transférer la gestion de l'espace aérien du désert marocain à Rabat. En effet, les autorités marocaines et espagnoles avaient entamé les négociations en vue d'un transfert vers Rabat de la gestion de l'espace aérien au Sahara atlantique. Une décision très attendue, qui figurait au demeurant dans la Déclaration conjointe des deux pays le 7 avril 2022. En mars dernier, le gouvernement espagnol en réponse à une question parlementaire du sénateur Fernando Clavijo, représentant de la coalition canarienne avait reconnu avoir entamé des négociations avec le Maroc sur la gestion de l'espace aérien dans le Sahara marocain. Le président des îles Canaries Angel Victor Torres avait pour sa part, rappelé que ces négociations sont conformes au point 7 de la déclaration conjointe d'avril dernier entre l'Espagne et le Maroc et a confirmé « l'existence de négociations régulières par l'Exécutif espagnol avec le Maroc afin de lui confier la gestion de l'espace aérien de la région du Sahara Atlantique ». Angel Victor Torres n'a pas manqué d'insister sur la nécessité de maintenir une relation fluide avec le Maroc basée sur « la transparence », sans prendre de « décisions unilatérales », « sans déformer les choses et sans déclencher d'alarme entre les gouvernements espagnol et marocain ». Le gouvernement madrilène avait alors indiqué que les pourparlers avaient déjà commencé et que les contacts avec les responsables marocains se limitaient à la gestion de l'espace aérien, notant que « cette coordination vise à parvenir à une plus grande sécurité dans les communications et la coopération technique, ce que les deux pays aspirent. Les négociations ont pour objet le transfert au Maroc d'attributions pour l'heure aux mains de l'Espagne et ce, depuis les îles Canaries, comme le prévoit l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) des Nations unies. Et si les négociations entre Rabat et Madrid aboutissent, la gestion de l'espace aérien dans le Sahara marocain actuellement administré par l'Espagne depuis les îles Canaries, sera transférée au Maroc, après qu'il ait été géré depuis le Centre de contrôle aérien des îles Canaries. A titre de rappel, en 1976 à la récupération du Sahara marocain, l'OACI avait laissé le contrôle aérien de la zone du Sahara Atlantique à l'État espagnol. Dans le jargon aéronautique, Fir est une région d'information de vol où un service d'information de vol et un service d'alerte (ALRS) sont fournis. L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) délègue le contrôle opérationnel d'une FIR donnée à un pays, dans le cas, des îles Canaries et du Sahara Atlantique marocain l'Instance avait autorisé l'Espagne à le gérer. L'autorité aéroportuaire espagnole, avait signé un accord avec l'ONDA pour la coordination des mouvements aériens dans cette zone saharienne. Les autorisations de vols depuis les aéroports de Laâyoune, Dakhla et Es-Smara sont accordées par le Centre de contrôle régional de Casablanca (CCRC). Une demande additionnelle est ensuite envoyée au centre de contrôle des îles Canaries. L'accord ne s'applique pas aux vols militaires, puisque la convention de Chicago, relative à l'aviation civile internationale, ne s'applique pas aux aéronefs utilisés dans des services militaires, de douane ou de police.