L'augmentation des transactions et des opérations par « cash – espèce » pousse les responsables à réfléchir, pourquoi pas, à l'imposition d'une taxe sur ce type d'échange, comme le démontre un certain nombre d'études comparatives. C'est ce qu'a confié en tout cas Wali Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, lors d'une conférence de presse tenue mercredi, au siège de la BAM dans la capitale du Maroc, Rabat à l'occasion de la visite de la Reine des Pays-Bas, Máxima Zorreguieta. En réponse à une question soulevée par Hespress Ar, Wali BAM a expliqué que le fait de penser à cette approche n'avait jamais été observé au Maroc. Mais l'exacerbation du phénomène des « opérations en espèces ou cash » nécessite de réfléchir à cette formule. Selon les données officielles, la circulation de l'espèce ou du Cash parmi les Marocains a augmenté à la fin de l'année dernière d'environ 10,8 % sur une base annuelle, pour atteindre environ 354,8 milliards de dirhams. Présidant la conférence de presse sur le thème de l'inclusion financière, aux côtés de la Reine des Pays-Bas, Máxima Zorreguieta, en visite officielle au Maroc en sa qualité de conseillère spéciale du SG des Nations unies pour le financement inclusif du développement, Abdellatif Jouahri a indiqué que le système de paiement par téléphone, qui vise à réduire les échanges en espèces, est prêt depuis des années, puisque les portefeuilles électroniques enregistrés ont atteint environ 8 millions, mais les transactions via ses portefeuille restent en dessous des aspirations, a-t-il souligné. Le paiement mobile appelé « M-wallet » est un nouveau moyen de paiement au Maroc, sous forme d'une application téléchargée sur le téléphone. Pour y souscrire, il suffit à l'utilisateur de s'adresser à un établissement de paiement ou une banque de son choix pour ouvrir gratuitement, s'il n'en dispose pas, un compte bancaire ou de paiement sur lequel le M-wallet sera émis. Une fois le compte bancaire ou de paiement ouvert, il suffit de télécharger l'application du « M-wallet » correspondant à l'établissement choisi. Ce portefeuille permet de réaliser simultanément un ensemble d'opérations de paiement, telles que transférer des sommes d'argent à une autre personne en saisissant uniquement le numéro de téléphone du destinataire, payer gratuitement chez les commerçants agréés, payer les factures d'eau et d'électricité, les taxes et les factures de téléphone en passant par les retraits aux guichets bancaires. Pour wali BAM, et afin d'atteindre une affluence importante sur cette application, il est nécessaire de changer la culture et la mentalité des Marocains. «Le Maroc est un pays où le commerce en espèces prévaut largement. Notre pays est même classé parmi les premiers pays du monde, et c'est quelque chose qui a plusieurs aspects négatifs. Ce phénomène peut être exploité dans le financement du terrorisme et du blanchiment d'argent », a-t-il alerté. Selon Wali BAM, l'utilisation de l'espèce a un coût, alors que le paiement en ligne est garantit, sécurisé, rapide et à faible coût, appelant dans ce sens à agir pour changer les mentalités des marocains, en montrant les points négatifs des transactions par espèces, et les points positifs du paiement par téléphone. Afin de donner un coup de pouce à cet égard, Jouahri a estimé que le gouvernement devrait adopter la transformation numérique en ce qui concerne les programmes de soutien public, notant que l'expérience de l'application du système de paiement par téléphone dans le programme « Tayssir » pour soutenir la scolarisation des élèves du monde rural a donné des résultats relativement positifs. Toutefois, il a reconnu qu'elle « n'était pas à la hauteur des ambitions car les commerçants de proximité n'étaient pas impliqués dans la démarche ».