Des délégations des institutions rivales libyennes ont repris mercredi 18 décembre leurs négociations au Maroc dans l'espoir de mettre fin à l'impasse politique et d'éviter un retour à la violence, rapport l'agence Reuters. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans une décennie de turbulences, marquée par la division du pays en deux administrations opposées à partir de 2014. Les pourparlers, qui se déroulent à Bouznika, près de Rabat, réunissent deux corps législatifs rivaux : le Haut Conseil d'Etat basé à Tripoli, dans l'ouest, et la Chambre des représentants, installée à Benghazi, à l'est. Lors de l'ouverture des consultations, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a exhorté les participants à collaborer pour préserver l'unité de la Libye et préparer des élections "crédibles". "Les multiples conférences internationales et régionales sur la Libye ne remplaceront pas le dialogue inter-libyen, qui dispose de crédibilité et de légitimité", a-t-il souligné. Le processus politique destiné à mettre fin à des années de division institutionnelle, de guerre ouverte et de paix instable est dans l'impasse depuis l'échec des élections prévues pour décembre 2021, en raison de différends sur la légitimité des principaux candidats. Elu en 2014, la Chambre des représentants avait pour mandat de superviser une transition politique de quatre ans. Le Haut Conseil d'Etat a été créé en vertu de l'accord politique libyen de 2015, signé à Skhirate, près de Rabat, comme chambre consultative avec un rôle de conseiller. Cependant, la Chambre des représentants a ensuite nommé un gouvernement rival, arguant que le mandat du Premier ministre du gouvernement d'unité nationale était arrivé à expiration. Bien que ce gouvernement ait exercé peu d'influence, sa désignation a ravivé la division est-ouest du pays.