L'ONU a lancé mardi 28 juin aux responsables libyens un appel à «un effort décisif et courageux» pour sortir de l'impasse sur les élections lors de pourparlers qui débutent à Genève entre institutions rivales. Le président de la Chambre des représentants Aguila Saleh et le président du Haut Conseil d'Etat Khaled el-Mechri se rencontrent mardi et mercredi au palais des Nations de l'ONU pour discuter du projet de cadre constitutionnel pour les élections. «Vous avez à présent atteint une étape critique dans ce qui a constitué un chemin long et difficile», a déclaré en ouvrant les pourparlers la conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Stephanie Williams. «Il est maintenant temps de faire un effort décisif et courageux pour permettre la mise en place de ce compromis historique, dans l'intérêt de la Libye, du peuple libyen et de la crédibilité de ses institutions». Selon elle, les deux responsables devront trouver un consensus sur le calendrier, les modalités et les grandes étapes pour garantir la tenue d'élections nationales aussi tôt que possible. Des scrutins présidentiel et législatif devaient initialement se tenir en décembre 2021 en Libye, pour couronner un processus de paix parrainé par l'ONU après les violences de 2020. Mais ils ont été reportés sine die, en raison de fortes divergences entre rivaux politiques et des tensions sur le terrain, avec des affrontements armés de plus en plus récurrents entre milices rivales à Tripoli. «Des élections en Libye dès que possible» Deux gouvernements se disputent depuis mars le pouvoir. Celui de Tripoli, qui a été mis sur orbite début 2021 sous l'égide de l'ONU pour mener la transition jusqu'à des élections, et un gouvernement formé en mars et soutenu par le Parlement, qui a élu provisoirement domicile à Syrte faute de pouvoir prendre ses fonctions dans la capitale. Le mandat du gouvernement basé à Tripoli, dirigé par l'homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah, a théoriquement expiré le 22 juin, aux termes de l'accord conclu sous l'égide de l'ONU. Le premier ministre rival, Fathi Bachagha, a alors affirmé dans une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qu'il lui revenait désormais de «se charger de tous les efforts nécessaires pour organiser des élections en Libye dès que possible». Une semaine de pourparlers du 12 au 19 juin au Caire, sous les auspices de l'ONU, entre des représentants du Parlement et du Haut conseil d'Etat, qui fait office de Sénat en Libye et est basé à Tripoli, pour trouver une base constitutionnelle aux scrutins s'était achevée le 20 juin sans résultats. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.