Le Haut Conseil d'Etat libyen (HCE) a proposé, mercredi, le report à février l'élection présidentielle prévue le 24 décembre. S'exprimant lors d'une conférence de presse à Tripoli, le premier vice-président du conseil, Omar Boshah a mis en garde contre le risque de voir le processus politique sapé en cas de tenue de ce scrutin à la date prévue, en raison des « tensions, de la méfiance entre les parties et des ingérences étrangères ». Si l'élection se tient bien le 24 décembre, « les résultats ne seraient pas acceptés« , a-t-il averti, relevant que le Conseil propose ainsi l'organisation de la présidentielle en février, « en même temps que les législatives« . Selon l'initiative du HCE, qui propose aussi « la tenue d'élection présidentielle sous forme de listes, chaque liste étant composée de quatre noms: le président du conseil présidentiel, ses deux adjoints et un Premier ministre », « la première mission du nouveau Parlement serait la rédaction d'une Constitution« . → Lire aussi : Le SG de l'ONU nomme un conseiller spécial pour la Libye Le mandat du parlement et du conseil présidentiel serait « de quatre ans à compter de la date de l'élection et pour un seul mandat non renouvelable« , a fait savoir M. Boshah. Selon ce scénario, les compétences du conseil présidentiel et du Premier ministre seraient déterminées par le parlement et le Haut Conseil d'Etat libyen. Parmi les candidats les plus en vue à la présidentielle figurent Saif Al Islam Kadhafi, le chef du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Dbeibah, le maréchal Khalifa Haftar, ainsi que l'ex-ministre de l'Intérieur, Fathi Bachagha et le président de la chambre des représentants Aquila Saleh. Un accord de cessez-le-feu avait été conclu en octobre 2020 entre les camps rivaux dans l'est et l'ouest de la Libye. Un gouvernement unifié et transitoire a été formé dans la foulée sous l'égide de l'ONU, pour mener le pays à des élections législatives et présidentielle, censées sortir la Libye d'une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Quelque 2,4 millions de Libyens ont récupéré leurs cartes d'électeurs, sur une population de sept millions, selon la commission électorale.