Nabil El Bousaadi Après avoir expliqué, dans un communiqué, que «renforcer le Golan, c'est renforcer l'Etat d'Israël», le premier ministre de l'entité sioniste, Benyamin Netanyahou, qui, en rêvant de figurer dans les manuels d'Histoire et d'apparaître, pour la postérité, comme étant le dirigeant qui a parachevé l'édification d'Eretz Israël (le Grand Israël), estime qu'il est «particulièrement important» de «s'accrocher» au Golan, de «le faire fleurir» et de s'y «installer». Autant de raisons pour lesquelles, quelques jours à peine après avoir annoncé que ce plateau volcanique appartenait « pour l'éternité » à l'Etat hébreu, il a fait approuver, à l'unanimité, par la Knesset, ce 15 décembre 2024, son projet de doubler la population israélienne qui y vit. Le vote de ce texte qui a été approuvé par le Parlement israélien le 8 Décembre, soit quelques heures seulement après la chute de Bachar Al-Assad et juste après que le Premier ministre israélien ait ordonné à son armée de s'emparer de la zone-tampon démilitarisée, qui sépare les deux pays et qui avait été placée sous le contrôle des Nations-Unies en 1974, vise à renforcer «les localités du Golan et l'Etat d'Israël» par le biais de leur « développement démographique» moyennant une enveloppe budgétaire de 10,6 millions d'Euros. Or, bien que le Premier ministre israélien et criminel de guerre patenté ait présenté cette mesure comme étant «temporaire» et «défensive», la décision qu'il a prise a suscité plusieurs condamnations internationales surtout après que son ministre de la défense, Israël Katz, ait ordonné à ses troupes de « se préparer à y rester » tout l'hiver. Ainsi, outre la France qui a fermement condamné cette initiative, l'Arabie saoudite a dénoncé un «sabotage continu des opportunités de restaurer la sécurité et la stabilité en Syrie» après la chute de Bachar al-Assad et le Qatar a déploré «un nouvel épisode dans la série d'agressions israéliennes sur les territoires syriens et une violation flagrante du droit international». En considérant, par ailleurs, qu'Israël n'a «aucun intérêt à (se) confronter à la Syrie», Benyamin Netanyahou a tenu à préciser, dans une vidéo publiée par son cabinet, que la «politique d'Israël envers la Syrie» sera définie «en fonction de la réalité sur le terrain» dès lors que «tout le monde comprend l'importance» de la présence israélienne « sur le Golan et non pas au pied du Golan » dans la mesure où celui-ci surplombe les collines de Galilée et le lac de Tibériade au nord d'Israël. A noter, également, que si, après avoir conquis, à l'issue de la guerre israélo-arabe de 1967, la partie du plateau du Golan située dans le sud-ouest de la Syrie, Israël n'avait décidé de l'annexer qu'en 1981 et que cette annexion n'a été reconnue qu'en 2019, et uniquement par les Etats-Unis, sous le premier mandat présidentiel de Donald Trump, 30.000 citoyens israéliens y vivent aujourd'hui à côté de 23.000 druzes – syriens, pour la plupart – qui disposent du statut de résidents en Israël. Enfin, si, longtemps après la chute de Saddam Hussein et de Mouammar Kadhafi, l'Irak et la Libye peinent encore à retrouver leur intégrité territoriale et leur souveraineté, rien n'indique, pour l'heure, que la Syrie post-Bachar al-Assad sera logée à meilleure enseigne, mais attendons pour voir...