Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé mardi dans un communiqué à ce que le processus politique en Syrie soit «inclusif» et «mené par les Syriens», près de dix jours après la chute du pouvoir de Bachar al-Assad. Les membres du Conseil «ont aussi souligné le besoin que la Syrie et ses voisins s'abstiennent chacun de toute action ou interférence qui pourrait mettre à mal la sécurité de l'autre», relève également le communiqué. Ils «réaffirment également leur fort engagement pour la souveraineté, l'indépendance, l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie et appellent tous les Etats à respecter ces principes», note encore le texte. Les nouvelles autorités, dominées par des islamistes radicaux qui ont évincé Bachar al-Assad du pouvoir le 8 décembre, s'efforcent désormais de rassurer sur leur capacité à pacifier et réunifier le pays, morcelé et dévasté par 13 ans de guerre civile. «Ce processus politique doit répondre aux aspirations légitimes de tous les Syriens, les protéger tous et leur permettre de déterminer pacifiquement, de manière indépendante et démocratique, leur propre avenir», a encore déclaré le Conseil de sécurité de l'ONU, qui siège à New York. Le «conflit n'est pas encore terminé» en Syrie, avait averti plus tôt dans la journée l'envoyé spécial de l'ONU Geir Pedersen, évoquant des affrontements dans le nord du pays entre les forces prokurdes et les groupes proturcs. Il a aussi critiqué les «plus de 350 frappes» menées depuis le 8 décembre par l'entité sioniste sur des sites militaires dans le pays et a appelé Israël à «cesser toute activité de colonisation dans le Golan syrien occupé, qui est illégale». Il faut dire aussi que la chute de Bachar al-Assad va permettre à l'armée américaine d'intensifier ses frappes contre l'Etat islamique dans des zones auparavant protégées par les défenses anti-aériennes syriennes et russes mais les jihadistes vont eux profiter du vide laissé par les troupes syriennes pour manœuvrer plus librement. L'armée américaine, qui procède régulièrement à des frappes aériennes, a annoncé avoir tué lundi 12 membres de l'EI lors d'opérations «pour empêcher le groupe terroriste de mener des actions extérieures et pour s'assurer que l'EI ne cherche pas à tirer profit de la situation pour se reconstituer dans le centre de la Syrie», selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom). Ces frappes ont eu lieu dans les zones anciennement contrôlées par le pouvoir de Bachar al-Assad, renversé le 8 décembre par une coalition de groupes rebelles menée par des islamistes radicaux après 13 ans de guerre civile.