Alors que le bras de fer se poursuit entre le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, et la Coordination des candidats ayant échoué à l'examen d'aptitude à l'exercice de la profession d'avocat, ces derniers ne lâchent pas l'affaire et décident de mener une grève de la faim ouverte, à partir du vendredi 24 février. Et pour cause, « l'absence d'interaction avec un article urgent qu'ils ont remis au premier président de la Cour de cassation, visant d'arrêter l'exécution d'une décision ministérielle ». Selon la Coordination des candidats ayant échoué à l'examen d'aptitude à l'exercice de la profession d'avocat, cette escalade a pour but de s'opposer à la décision du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, du passage de l'examen oral, ce que nombre d'étudiants ayant échoué à l'examen écrit considèrent comme une tentative de confirmer les résultats malgré le grand « déséquilibres et les violations » qu'a connu cet examen selon eux. Ainsi, la grève de la faim que compte entamer les protestataires à une semaine de l'examen oral d'aptitude à l'exercice de la profession d'avocat a été annoncé lors d'une conférence de presse organisée par la Coordination mercredi soir, en présence des représentants de la Coordination dans la plupart des régions et villes du Royaume, qui ont tous confirmé que l'étape de la grève de la faim, sera mise en œuvre à la lumière de ce qu'ils ont décrit comme « le silence suspect et complice des acteurs politiques et le silence persistant du gouvernement, surtout à l'approche de la date de l'examen oral, prévu début mars 2023 ». Dans des déclarations à Hespress, en marge de cette conférence, les candidats ayant échoué à l'examen du barreau ont révélé que leur correspondance depuis fin décembre avec les organes de gouvernance constitutionnelle et d'autres institutions nationales avait connu soit « un mépris total et une absence de réponse » soit « un défaut de juridiction », adressant ainsi de vives critiques à divers organes politiques au Maroc. Les membres de la Coordination ont également souligné qu'ils ont eu recours au Cabinet royale, par le biais d'une correspondance officielle concernant leur cas, soulignant qu'« ils ont leurs propres manières de faire entendre leur voix et leurs demandes à Sa Majesté le Roi ». « Nous tenons les institutions qui n'ont pas interagi avec nous, comme responsables de ce qui pourrait arriver après les diverses étapes d'escalade que nous envisageons à l'avenir (...) Ne testez pas notre patience et notre courage (...) Nos doléances parviendront à Sa Majesté par nos propres moyens », a lancé Leila Laraishi, membre de la même Coordination, et représentante de la coordination des candidats recalés de la ville de Meknès. Et d'ajouter : « La constitution de 2011 a mis l'accent sur la confiance dans les institutions qui ont été créées pour protéger ces droits. Cependant, dans la première situation d'injustice à laquelle nous avons été exposés, nous testons ici l'étendue de son activation ». Il convient de rappeler que la polémique suscitée par les résultats de l'examen d'aptitude à l'exercice de la profession d'avocat a démarré en ce début d'année 2023, après qu'une large catégorie de candidats ayant échoué ont dénoncé un « népotisme » dans les résultats de ladit examen, tandis que sur les réseaux sociaux, les internautes ont mis en lumière les magouilles qu'a connu cette épreuve du barreau, et qui a mis à mal le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi.