La ministre française des Affaires étrangères française, Catherine Colonna devrait arriver au Maroc ce jeudi 15 décembre pour préparer la visite d'Emmanuel Macron annoncée pour janvier (peut être plus tard!), après des mois de froid entre Paris et Rabat. Cela n'en a peut-être pas l'air, mais la crise est là, latente entre nos deux pays. Sur le plan diplomatique, plusieurs sujets ont fâché et fâchent toujours, à l'instar de celui de restreindre l'accès aux visas ou la position timide de la France sur la souveraineté territoriale du Maroc. Si l'on y ajoute le rapprochement récent (et pas innocent) de la France avec l'Algérie, et bien d'autres dossiers encore de part et d'autre cela n'est pas joli joli. Aussi peut-on dire que Catherine Colonna a du pain sur la planche avant que de déblayer le terrain et d'envisager une réconciliation à travers une reprise plus sincère des relations entre Paris et Rabat. Le Royaume qui a fait de la diversification de ses partenariats son cheval de bataille, voit cela être mal perçu du côté de l'Hexagone qui constate qu'une influence qui naguère lui était exclusive lui échapper petit-à-petit. Mais bon voilà, ils sont toutefois des signes avant-coureurs qui ne trompent pas dans la volonté d'une sortie de crise qui ne veut pas dire son nom. D'abord, au grand jamais et le Roi Mohammed VI et, le Président français n'ont rompu le contact entre eux et les appels téléphoniques entre les deux Chefs d'Etat qui se multiplient en ces derniers temps en témoignent. Et puis il y a la nomination d'un nouvel ambassadeur français au Maroc, Christophe Lecourtier, un homme qui de par un savoir-faire diplomatique et même plus, possède un profil qui ne semble pas déplaire à Rabat. Par ailleurs, le site "France Diplomatie" du MAE nous indique, qu'en juin dernier Catherine Colonna dans un entretien avec son homologue marocain Nasser Bourita avait rappelé « l'attachement de la France au partenariat d'exception, qui lie nos deux pays, et à son approfondissement ». La volonté d'asseoir une base pour rebondir est donc réelle. Les deux ministres est-il encore dit « avaient passé en revue les opportunités futures de la relation bilatérale. Ils avaient également abordé les questions culturelles, éducatives et économiques, en particulier les domaines d'avenir tels que les énergies renouvelables et les secteurs de pointe ». On peut y voir là et au-delà d'une douceur diplomatique, qu'après des mois d'une crise en gestation, une volonté certaine de vouloir enclencher une nouvelle dynamique dans la relation bilatérale, ternie, entre autres, par la question des visas. Cela étant, Catherine Colonna qui vient au Maroc pour "préparer" la visite du Président Emmanuel Macron, dans le Royaume, aura également et au préalable à réchauffer les relations entre Paris et Rabat ou tout au moins tenter de le faire. Elle réussira de cette pierre deux coups une vraie réconciliation qui plus est sera encourageante pour l'après et qui va dans le sens du "partenariat d'exception".