Des éclaircissements au sujet de l'augmentation par le Maroc des crédits dédiés au Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation (PNAEPI) ont été demandés par la presse ce vendredi lors de la conférence de presse hebdomadaire tenue à l'issue du Conseil du gouvernement. Sollicité à ce sujet, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement qui anime la conférence, a d'abord souligné le fait que son « gouvernement a réalisé de grands efforts pour fournir de l'eau potable » en ces temps de stress hydrique et de sécheresse que traverse le Maroc. « Ce n'est pas la peine de noircir la situation davantage. Elle est déjà difficile. Le gouvernement a trouvé une situation qui nécessite une intervention et une accélération de la mise en œuvre de plusieurs programmes », a lancé le responsable gouvernemental. Ainsi, le porte-parole du gouvernement a exposé certaines avancées réalisées dans ce sens, en indiquant que « plusieurs nouvelles stations de dessalement d'eau de mer ont été lancées, notamment celle de Casablanca qui est d'une grande importance, et qui démarrera bientôt, avec une capacité de quelque 300 millions de cubes d'eau par an ». Un autre projet important a également été lancé, a annoncé Baitas. Il s'agit du projet de l'autoroute de l'eau, qui permettra de transférer l'eau du bassin de la Moulouya, au Bassin Bouregreg, et ce, pour une enveloppe budgétaire de 6 milliards de dirhams. « Les travaux sont en cours (...) On espère son achèvement d'ici la moitié de l'année 2023. À travers ce projet, on pourra transférer des quantités importantes d'eau qui tombait en mer et dont on ne profite pas. Cette eau sera aujourd'hui exploitée dans les deux axes de Rabat, et probablement Casablanca, en plus de plusieurs interventions locales qui ont coûté une enveloppe financière supplémentaire, prévue par le gouvernement dans le nouveau budget, de quelque 150 milliards de dirhams à l'horizon 2027 », a expliqué le ministre. Ainsi, Mustapha Baitas a tenu à souligner que « le gouvernement travaille rapidement pour ne pas arrêter l'approvisionnement en eau potable des villes et des villages, et pour qu'on puisse aussi consacrer de l'eau pour l'agriculture et d'autres secteurs ». Il convient de rappeler que le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a présidé mercredi, à Rabat, la troisième réunion du comité de pilotage du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation (PNAEPI) pour la période 2020-2027. Ainsi, les fonds qui lui sont alloués passent de 115 à 150 milliards de dirhams. Dans un communiqué, il est indiqué que la réunion a été consacrée à l'examen d'une série de projets de résolutions et de recommandations, déclinées en cinq axes, indique un communiqué diffusé dans l'après-midi. Il s'agit du raccordement entre bassins hydriques, des projets de dessalement d'eau de mer, des projets d'édification de barrages, des programmes de sensibilisation et des mécanismes de gouvernance. Le chef de l'Exécutif y a affirmé la volonté du gouvernement d'accélérer la mise en œuvre du PNAEPI, « mettant l'accent sur la rigueur et l'esprit de responsabilité » de l'exécutif « face à toutes les formes de gaspillage et d'exploitation anarchique des ressources en eau ». Aussi, il a fait savoir que la garantie de la sécurité hydrique, au même titre que la sécurité alimentaire au profit de tous les citoyens, constitue un défi que le gouvernement est attelé à relever afin de faire face au stress hydrique que connaît notre pays en raison des années successives de sécheresse et de la raréfaction des ressources hydriques en surface comme dans les nappes phréatiques. Ce programme « a ainsi été entouré d'un intérêt particulier de la part du gouvernement, qui a veillé à l'accélération de son rythme de réalisation, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement des citoyens en eau potable, les projets d'interconnexion des bassins hydriques, ainsi que les projets de barrages, de dessalement de l'eau de mer et les projets de réutilisation des eaux usées retraitées ».