La chef de gouvernement birmane déchue, Aung San Suu Kyi, a été condamnée, lundi par un tribunal militaire, à six ans d'emprisonnement pour corruption. Cette peine vient s'ajouter à une précédente d'une durée de 11 ans. Aung San (77 ans), prix Nobel de la paix en 1996, a été reconnue coupable de corruption lors de son procès qui se déroule à huis clos depuis plus d'un an dans une prison de la capitale Naypyidaw. Elle avait été élue en mars 2016 puis en novembre 2020, avant d'être déchue par le coup d'Etat militaire du 1er février 2021. Elle a ensuite été mise en détention fin juin 2021. Elle encourt des décennies d'emprisonnement pour plusieurs chefs d'accusation, notamment la violation d'une loi sur les secrets d'Etat datant de l'époque coloniale, la fraude électorale, la sédition et la corruption. Fin avril, elle avait écopé de cinq ans de prison en vertu de la loi anti-corruption. On lui reprochait d'avoir reçu 600.000 dollars et plus de 11 kilos d'or de pots-de-vin de l'ancien ministre en charge de la région de Rangoun. Évoquant des fraudes électorales lors du scrutin de novembre 2020, raflé par le parti d'Aung San Suu Kyi, la junte militaire a renversé le gouvernement civil en février 2021. Selon une ONG locale, quelque 2.100 civils sont morts et 15.000 ont été arrêtés dans ce coup de force.