L'Algérie a répondu à l'Union européenne par rapport à ses préoccupations à la suite du retrait unilatéral d'Alger d'un Traité politique avec l'Espagne et qui a eu le même jour des conséquences de nature économique. Pour Alger, l'UE s'est « précipitée » et aurait dû la consulter. Toutefois, aucune réponse de fond n'a été fournie. Après deux réactions de Bruxelles, l'Algérie a enfin répondu par la voix de ses représentants diplomatiques en Europe. Mais la réponse reste évasive, n'explique pas et ne traduit pas les intentions du régime algérien par rapport aux inquiétudes exprimées par l'Union européenne. Les Européens, à travers les plus hauts représentants diplomatiques ont bien fait comprendre à l'Algérie que son comportement hostile et de chantage était inacceptable pour eux, l'appelant à reprendre la voie de la raison. L'Algérie a décidé unilatéralement, le 8 juin, de rompre le Traité d'amitié conclu entre Alger et Madrid il y a 20 ans, suite à une déclaration du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, devant le Parlement espagnol, dans laquelle il expliquait que la nouvelle position de l'Espagne sur le Sahara était une position d'Etat. L'Algérie a répondu sur un ton furieux, et a aussitôt annoncé la mort de ce Traité politique qui liait les deux pays depuis 2002. Pourtant, la portée de cette décision était plus que politique, et est complètement sortie du champ de son application lorsque les autorités algériennes ont décidé de suspendre toutes les opérations d'importation et d'exportation avec l'Espagne, supposément, suite à une note d'une association des banques d'Algérie. L'Union européenne, dont l'Espagne fait partie, a vu dans ce genre de comportement un risque pour ses relations commerciales avec l'Algérie puisqu'elle a compris que le pays maghrébin était dans une logique d'escalade et que ses décisions étaient disproportionnées, outre le fait qu'elles soient le fruit d'une ingérence dans les affaires d'un pays tiers. « L'UE est prête à s'opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à un État membre de l'Union européenne », ont déclaré Josep Borrell, plus haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne. L'Algérie a répondu via sa représentation diplomatique à Bruxelles en disant qu'elle déplorait « la précipitation avec laquelle la Commission européenne a réagi sans consultation préalable, ni vérification aucune, auprès du gouvernement algérien, à la suspension par l'Algérie d'un Traité politique bilatéral avec un partenaire européen, en l'occurrence l'Espagne, sans s'assurer que cette mesure n'affecte ni directement, ni indirectement ses engagements contenus dans l'Accord d'association Algérie-Union européenne ». Sauf que dans les faits, la décision algérienne, impacte réellement et directement ses engagements prévus dans l'Accord d'association, et de son côté, l'Algérie a pris cette décision sans consultations avec la partie espagnole qui n'a rien vu venir. L'ambassade d'Algérie à Bruxelles a ajouté dans son communiqué sans fournir de détails et sans expliquer les motivations de sa décision de couper les échanges commerciaux avec l'Espagne en metant un arrêt aux opérations de domiciliation bancaires : « S'agissant de la prétendue mesure d'arrêt par le gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle n'existe en fait que dans l'esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser. » Le gaz était la seule chose pour laquelle Alger s'est exprimée clairement. « En ce qui concerne les livraisons de gaz à l'Espagne, l'Algérie a déjà fait savoir par la voix la plus autorisée, celle de Monsieur le Président de la République, qu'elle continuera à honorer tous ses engagements pris dans ce contexte, à charge pour les entreprises commerciales concernées d'assumer l'ensemble de leurs engagements contractuels », a conclu la représentation diplomatique algérienne à Bruxelles.