La résolution 2440 adoptée ce mercredi 31 octobre par le Conseil de sécurité des Nations unis sur la question du Sahara présente deux éléments importants pour la diplomatie marocaine. Zoom sur le processus politique préconisé par l'organe exécutif onusien et sur le statut de la zone Est et Sud du Dispositif sécuritaire marocain examiné par le Conseil. En reste, les conditions de surveillance du cessez-le-feu le feu ont également été passés en revue. A l'entendre s'exprimer, le ministre des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita affiche un optimisme des grands jours. Lui qui vient d'atterrir de New York où il a suivi de prés le vote de la résolution 2440 par le Conseil de sécurité de l'ONU. Majoritairement approuvé, ce texte présenté et rédigé par les Etats-Unis, et qui proroge pour six mois (jusqu'au 30 avril 2019) le mandat de la Minurso au Sahara pourrait bien marquer un tournant dans ce conflit régional vieux de 45 ans. Le passage d'un an à six mois est l'un des faits notables. Mais est-ce qu'il représente un enjeu pour le Maroc ? « C'est un faux débat créé par les médias car le Maroc ne gère pas le Sahara par échéance et distingue entre la mission de maintien de la paix et le processus politique », anticipe Nasser Bourita. En langage diplomatique, Rabat refuse que la Minurso soit « un moyen de pression ». Et en terre-à-terre, que l'essentiel reste ailleurs. Cap sur Genève Trois nouveaux paragraphes ont été insérés dans la résolution du Conseil de sécurité. Ils précisent le « tour de table » de la réunion prévue à Genève les 5 et 6 décembre prochains. Et c'est désormais officiel, les trois nouveaux paragraphes consacrent l'Algérie et la Mauritanie comme partie prenante, en plus du Maroc et du front séparatiste du Polisario. « Ce n'est pas une rupture mais une évolution par rapport au cycle de Manhasset où Alger n'était présente qu'en tant qu'observateur », commente le chef de la diplomatie marocaine. Suivant cette nouvelle approche, la nouvelle résolution encourage les participants à la table ronde à « œuvrer de manière constructive avec l'Envoyé personnel (Horst Kohler, ndlr) dans un esprit de compromis durant toute la durée du processus pour parvenir à des résultats positifs », stipule la résolution. Un acquis pour le Maroc qui n'a eu de cesse d'appeler son voisin de l'Est « à s'engager pleinement conformément à sa responsabilité politique, historique et juridique » dans le conflit. Au-delà du mur S'agissant du statut de certaines localités de l'Est et du Sud de la ceinture de défense mis en place par le Maroc, deux nouveaux paragraphes appellent nommément le Polisario à « respecter ses engagements de Guergarate (Sud, ndlr) et de non à des actes de déstabilisation à Bir Lahlou (Est, ndlr) ». L'autre nouveauté étant l'ajout du cas de Tifariti que les séparatistes présentent comme « un territoire libéré ». Nasser Bourita rappelle sur ce sujet que « les actions menées dans cette localité qui ne fait pas partie de la zone tampon ne doivent pas être prises à l'aune de l'Accord militaire qui est d'ordre technique mais plutôt sur la base du cessez-le-feu qui est un acte politico-militaire ». En avril dernier déjà, la résolution du Conseil de sécurité avait appelé le Polisario à « se retirer immédiatement de Guergarate » et de « s'abstenir de toute action déstabilisatrice à l'Est du dispositif de Défense ».head