La situation des étudiants marocains d'Ukraine continue de se compliquer en l'absence de solution de la part du gouvernement. Ils sont menacés de perdre leur année, d'être exclus des universités ukrainiennes et d'avoir du mal à retrouver une place dans une autre université. Retournés au Maroc depuis le début du conflit armé en Ukraine à la suite d'un dispositif d'évacuation inédit, les étudiants marocains n'en sont pas au bout de leurs peines, à quelques mois de la fin de l'année universitaire. Depuis leur retour, ils exigent leur intégration dans le système universitaire marocain étant donné que la reprise des cours en Ukraine semble compromise pour les mois à venir en raison de la situation sécuritaire instable dans ce pays en guerre. Parallèlement, les étudiants ont refusé de payer les frais de scolarité du deuxième semestre de leurs universités ukrainiennes respectives, estimant qu'ils n'ont pas à payer pour des cours qui n'ont pas été dispensés. Les universités concernées les ont menacés en retour d'exclusion, les plaçant dans une situation délicate car ils n'ont pas été intégrés au système marocain et justement leur intégration est au coeur d'un bras de fer avec le ministère de l'Enseignement. Après les avoir menacés d'exclusion, les universités ukrainiennes ont à présent annoncé avoir prolongé la durée réservée au paiement des frais de scolarité. Cette mesure vise en particulier les étudiants marocains qui sont en tête des nationalités en retard de paiement, après les étudiants indiens et chinois. Ils s'agit de près 4500 étudiants marocains qui sont dans cette situation. Ils ont refusé de remplir les formulaires envoyés par l'administration universitaire et ce refus pourrait être la cause de leur exclusion. Les étudiants estiment de leur côté, que les université ukrainiennes, non seulement n'ont pas dispensé les cours qui justifient leur paiement, mais aussi ne fournissent pas d'information concernant leur avenir, ni comment ils pensent s'attaquer au problème des étudiants étrangers évacués. Aussi faut-il noter que les cursus universitaires choisis par ces étudiants sont les médecine, la médecine dentaire, et la pharmacie, des formations qui nécessitent des cours appliqués et techniques qui doivent être exécutés en personne, d'où la difficulté de l'enseignement à distance. Pour rappel, alors que les étudiants étrangers en Ukraine avaient quitté le pays pour éviter la guerre, les universités ukrainiennes les avaient sommés de revenir en cours, en les menaçant de les exclure. Le sort de ces étudiants est encore ambigu à quelques semaines de la fin des classes. Le département d'Abdellatif Miraoui a proposé qu'ils passent un examen pour déterminer leur niveau et pouvoir les intégrer dans les différentes universités du Royaume selon les capacités d'accueil. Une autre piste privilégiée par le ministère porte sur l'intégration des étudiants dans les universités des pays limitrophes de l'Ukraine, notamment la Roumanie, étant donné la proximité linguistique mais aussi des programmes d'études, jugés différents de ceux pratiqués au Maroc. Mais ces deux options sont catégoriquement refusées par les étudiants et leurs parents qui veulent être intégrés au sein du système marocain sans conditions, jugeant que l'examen d'entrée est discriminatoire et menace l'avenir de plusieurs étudiants dont les profils seraient rejetés, se demandant ce qu'il adviendra d'eux en cas de non réussite au test.