Ils sont plus de 7283 étudiants marocains rapatriés d'Ukraine à attendre ce que leur réserve l'avenir après leur retour à la mère patrie. Des données issues du ministère de l'Enseignement supérieur permettent de faire un état des lieux sur leur situation et d'explorer les différentes solutions qui leur sont proposées. Détails. Voilà près de trois mois que les étudiants marocains revenus d'Ukraine à cause de la guerre se posent des questions sur leur avenir. Le ministère de l'Enseignement supérieur leur a donné espoir en leur promettant de les intégrer dans les universités marocaines avec une possibilité de poursuivre leurs études dans des pays d'Europe de l'est tels que la Hongrie ou la Roumanie. Force est de constater que ces promesses requièrent un effort considérable pour pouvoir les tenir puisque le système universitaire marocain n'a pas assez de places pour accueillir l'ensemble des étudiants inscrits sur la plateforme électronique dédiée à leur recensement. Cette difficulté concerne davantage les facultés de médecine que les autres établissements universitaires. Le Département d'Abdellatif Miraoui continue le recensement des dossiers au niveau de la plateforme tout en engageant des discussions avec les différentes parties concernés. 7283 étudiants inscrits sur la plateforme Selon les dernières données qui nous sont parvenues, 7283 dossiers ont été déposés au niveau de la plateforme électronique jusqu'au 6 mai 2022, dont 75% concernent des étudiants en médecine, en médecine dentaire et en pharmacie. L'Ukraine, rappelons-le, séduit les étudiants marocains désireux de poursuivre leurs études dans ces filières pour ses frais scolaires peu élevés par rapport aux autres pays européens. Pour le reste, 21% des étudiants ayant soumis leurs dossiers font des études en ingénierie tandis que 1% seulement (91 personnes) font des études de droit, d'économie ou d'administration. Les données que nous avons reçues font état de 53 personnes qui n'ont pas mentionné leurs spécialités en s'inscrivant sur la plateforme. Concernant le parcours des étudiants des branches médicales( médecine et pharmacie) inscrits, 665 sont en première année, 504 en deuxième, 700 en troisième, 674 en quatrième et 755 étudiants ont quitté l'Ukraine à un an de la fin de leurs études. Les solutions envisageables En principe, le ministère s'est engagé à intégrer ces étudiants, au moins la majorité d'entre eux, dans les facultés de médecine et de pharmacie. Les discussions ont eu lieu avec les doyens de ces facultés afin de chercher les perspectives de leur intégration. Celle-ci est possible pourvu que les étudiants passent un concours d'admission. En ce qui concerne ceux de la deuxième à la sixième année, il a été convenu de les intégrer, en cas de réussite dans le concours, dans l'année qui précèdent leur niveau (option N-1) avec une adaptation des programmes pédagogiques. En plus de l'option d'intégration, les étudiants qui le souhaitent ont le choix de rester inscrits dans leurs universités en poursuivant leurs études à distance. Ce choix est rendu possible par une circulaire du ministère ukrainien de tutelle. Les étudiants concernés peuvent, en parallèle avec leurs études, faire des stages dans les CHU au Maroc. Ces stages seront pris en compte dans leurs parcours d'études par leurs universités ukrainiennes. Par ailleurs, il existe une seconde option pour les étudiants qui ont le désir de poursuivre leurs études dans un pays autre que le Maroc ou l'Ukraine. La Hongrie est prête à en accueillir 1000, comme l'a fait savoir l'Ambassade de Budapest à Rabat. De son côté, la Roumanie serait disposée à recevoir les étudiants en première, en deuxième et en troisième année sans difficultés. Rappelons que l'Ukraine compte 76.600 étudiants étrangers, dont 10% sont marocains, soit la deuxième plus grande communauté estudiantine dans ce pays ravagé par la guerre avec la Russie. Cette communauté n'a eu de cesse de grandir au au cours des dix dernières années sachant qu'entre 2015 et 2020, le nombre des étudiants admis chaque année dans les universités ukrainiennes augmentait de 24%.