La durabilité des nappes souterraines pousse le Maroc à adopter la méthode des « contrats de gestion des aquifères » qui est la première dans la région arabe et qui reflète les opportunités offertes par la décentralisation et l'intégration des utilisateurs locaux dans des processus de décision participatifs. La nouvelle édition du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2022 traite, pour la première fois, un cadre spécifique du cycle général de l'eau à savoir, les eaux souterraines. Le thème du rapport de cette année concerne la ressource elle-même sous le slogan « Eaux souterraines rendre visible l'invisible ». Le rapport met l'accent sur la situation hydrique marocaine qui s'est caractérisée par une insécurité hydrique grandissante. De ce fait, ajoute le rapport, le gouvernement s'est mobilisé à travers l'adoption, en 2006, d'une méthode de gestion qui attribue des contrats des aquifères à tous les consommateurs d'eau souterraine dans la région d'une aquifère donnée. Ce cadre participatif implique la conclusion des accords entre les parties prenantes locales, y compris les organisations gouvernementales, les institutions publiques, les associations agricoles d'utilisateurs d'eau et les institutions de recherche, dans le but de déterminer les besoins de chacun et de garantir des bénéfices mutuels, et ce afin d'optimiser la gestion et la disponibilité des eaux souterraines. Dans une interview accordée à Hespress FR, Mohamed Saïd Karrouk, Professeur de climatologie à l'Université Hassan II, apprécie l'expérience marocaine relative aux « contrats de gestion des aquifères » qui constitue, selon le Professeur, une expérience particulière par rapport aux pays de la région MENA souffrant de problèmes liés à la gestion des ressources en eau. « Cependant, ce mécanisme se heurte à quelques obstacles, notamment en ce qui concerne les petits agriculteurs qui ne profitent pas assez par rapport aux autres intervenants, mais ça n'empêche pas de mettre en valeur cette expérience pionnière, peut-être qu'elle s'améliorera avec le temps », a-t-il indiqué. Cette édition du rapport mondial des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau 2022 soulève la question des eaux souterraines, qui est l'une des ressources majeures exploitées par l'homme, et particulièrement dans les endroits qui souffrent des difficultés dans l'utilisation de l'eau en raison de sa rareté, a-t-il dit. Finalement, le Professeur indique que « les eaux souterraines sont considérées comme des réservoirs similaires aux barrages, mais elles sont plus efficaces que les barrages, car elles réduisent l'effet d'évaporation, ajoutant que l'homme a utilisé cette méthode avant l'apparition des barrages ».