Après avoir annoncé sa position en faveur du plan marocain de résolution du conflit autour du Sahara, l'Espagne a fait part de son appui à cette solution à l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara. Madrid avait déjà approuvé le texte de la dernière résolution du conseil de sécurité. Dès lundi, le ministre espagnol des Affaires étrangères s'est entretenu, avec l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, pour discuter de la nouvelle position plus affirmée de l'Espagne sur le sujet du Sahara, après une annonce faite vendredi soir par le cabinet royal. « J'ai rencontré Staffan de Mistura pour lui exprimer le soutien de l'Espagne à ses efforts, en vue de parvenir à une solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies », a tweeté, le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares. C'est principalement ces mots, « une solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations Unies » qui marquent le nouveau tournant de la position espagnole qui a annoncé officiellement sortir de sa zone grise et appuyer la proposition marocaine qui, propose le plan le plus abouti pour une sortie de crise. Un plan qualifié, à ce titre, de « sérieux, réaliste et crédible » par plusieurs pays, dont la France, les Etats-Unis, pays membres permanents du Conseil de sécurité. Et cette instance même a loué et félicité les efforts « sérieux et crédibles » du Maroc pour sa proposition d'autonomie au Sahara présentée le 11 avril 2007. La proposition marocaine implique de larges compétences octroyées aux citoyens marocains sahraouis qui leur permettront de gérer leurs propres affaires économiques, sociales et culturelles, avec leur propre parlement élu, une justice qui veillerait aux lois et coutumes sahraouies, tout en étant associés à une politique nationale interne et étrangère et, en bénéficiant de la solidarité active du Maroc en matière de développement. Pour la communauté internationale, cette proposition du Maroc incarne le plan de règlement le plus abouti pour la question du Sahara depuis plus de 45 ans, puisqu'elle représente une solution « réaliste, durable et basée sur le compromis », comme le requiert le Conseil de sécurité de l'ONU. « L'Espagne considère l'initiative marocaine d'autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend », a déclaré le 18 mars, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez dans un message adressé au Roi Mohammed VI. Cet appui de l'Espagne à la solution marocaine s'inscrit dans la lignée de la position espagnole après l'adoption le 29 octobre 2021 de la résolution 2602 du Conseil de sécurité qui avait loué les efforts du Maroc (comprendre la proposition d'autonomie de 2007, ndlr) pour parvenir à une solution et qui avait consacré pour la 4ème fois les tables rondes, comme l'unique format de consultations politiques entre les 4 parties au conflit. Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, avait alors estimé en février, qu'il s'agissait d'une « piste intéressante », en indiquant que si l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Staffan de Mitura, « veut suivre cette voie, l'Espagne sera là ». Aujourd'hui, l'Espagne entend jouer un rôle de premier rang dans la résolution du conflit en soutenant une plan qui a de réelles chances d'aboutir à la fin du conflit, et c'est dans cet ordre que la rencontre entre José Manuel Albares et Staffan de Mistura s'inscrit. Il s'agit de leur 3ème rencontre depuis que l'Envoyé personnel a pris ses fonction en novembre 2021, au lendemain de l'adoption de la résolution 2602. Pour rappel, le Maroc a salué cette résolution du Conseil de sécurité, un texte jugé « important » selon le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, affirmant qu'elle conforte « les acquis réalisés par le Royaume dans le dossier du Sahara ». La résolution 2602 du Conseil de sécurité de l'ONU, a apporté 5 réponses « importantes » aux manœuvres et agitations des adversaires de l'intégrité territoriale du Royaume, a expliqué le ministre, en citant en premier lieux, la consécration du processus des tables rondes (format rejeté par l'Algérie et le polisario que l'Algérie a créé et soutient) comme unique processus politique. Le texte indique également que ce processus se doit de connaitre la participation de « toutes les parties », et donc de l'Algérie en dépit de son refus de participer, en se disant non concernée par le conflit. Le rappel de l'ambassadeur de l'Algérie en Espagne après le soutien de Madrid au plan d'autonomie marocain, a démontré que l'Algérie est plus qu'impliquée dans ce conflit puisqu'elle en fait une affaire d'Etat. Nasser Bourita avait par ailleurs rappelé que le texte de la résolution, explique que la finalité du processus doit « déboucher sur une solution réaliste, durable et basée sur le compromis », et de ce fait élimine les théories irréalisables et incompatibles auxquelles s'accroche l'Algérie et la milice du polisario qu'elle arme et finance depuis près d'un demi-siècle. La résolution 2602 a été adoptée par 13 voix « pour » sur les 15 au total, dont tous les membres permanents à l'exclusion de deux pays. La Russie qui a l'habitude de s'abstenir sur cette question étant donné qu'elle est le principal fournisseur d'armes de l'Algérie mais aussi puisque la puissance de l'Est est traditionnellement à l'opposé de l'Occident, et la Tunisie qui, vit une situation de crise sociale et économiques inédites et s'est vue obligée de s'abstenir étant donné que c'est l'Algérie qui a apporté des millions de dollars pour alimenter les caisses du pays.