Comme annoncé fin février par la coordination syndicale du secteur du transport routier au Maroc, composé de la CDT, l'UMT, FDT, UGTM, UNTM, les transporteurs du Royaume observent une grève nationale de 72 heures à partir de ce lundi 7 mars. Cette grève qui peut être prolongée, aura certainement un impact sur l'alimentation des épiceries et souks en produits de première nécessité. Le point. N'ayant pas pu supporter la hausse continue des prix des carburants en plus de l'absence de mesures d'aide au profit des professionnels, les centrales syndicales de la CDT, FDT, UMT, UGTM et l'UNTM ont annoncé une grève des transporteurs de 72h à partir de ce lundi, juste après leur réunion avec le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, dans le cadre du dialogue social. Joint par Hespress Fr à ce sujet, Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT) nous confie que la raison de ce débrayage n'est autre que la flambée des prix des carburants. « Les prix des carburants ont augmenté et ont impacté les transporteurs. Ces derniers ne peuvent pas répercuter cette flambée des prix sur les citoyens et les marchandises, sinon ça sera la catastrophe, sachant que les produits de première nécessité connaissent déjà une hausse« , nous explique Moukharik. Les transporteurs se sont donc sentis obligés de réagir, nous dit-il. « Nous en tant que centrale syndicale de l'UMT, lors de notre rencontre avec le chef gouvernement, la première question préjudicielle que nous lui avons posée avant de rentrer dans le vif du dialogue social est l'augmentation des prix des produits de première nécessité, et surtout, la flambée des prix des carburants. Lorsqu'on voit que le baril de pétrole augmente tous les jours, on se demande jusqu'à quand cela va-t-il se poursuivre ?« , soulève le syndicaliste. Selon le SG de l'UMT, « l'Etat doit trouver un mécanisme de régulation, soit via des subventions au profit des transporteurs, soit en trouvant, pour l'ensemble des citoyens, un mécanisme de régulation« , dit-il, citant comme exemple « les taxes qui sont trop élevées, que ce soit la TVA ou la TIC (taxe intérieure de consommation) sur le prix du litre du carburant, et qui doivent être revues à la baisse ». Les centrales syndicales ayant observé la grève ce lundi, estiment que l'Etat doit faire un effort pour protéger les citoyens et pointent également du doigt les distributeurs de carburant qui font des marges énormes de bénéfices. « Nous pensons que les distributeurs de carburants font une ponction importante, et de ce fait, leurs bénéfices augmentent. Sur le litre, paraît-il, les distributeurs gagnent jusqu'à 1,5 DH et l'Etat environ 3 DH de taxe. Nous estimons donc que les distributeurs, dans le cadre de la solidarité sociale, doivent minorer leurs bénéfices. Sinon c'est un cercle infernal que vont vivre les citoyens« , met en garde Moukharik. Lors de leur réunion avec le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch avait promis aux syndicats de » faire un geste au profit des transporteurs, et qu'il était en train d'étudier comment aider et donner des subventions à ces derniers« . Des promesses dont les secrétaires généraux des cinq plus grandes centrales syndicales du pays ont pris note, mais ne les ont pas empêchés de tenir la grève. Pourquoi ? « À l'époque, c'était juste des intentions que le gouvernement était en train d'étudier pour voir s'il peut accorder des subventions aux transporteurs. Mais comment cela va-t-il se faire et quand ? On l'ignorait. À côté, les transporteurs ont gravement été touchés par cette flambée des prix des carburants. Et ils ne peuvent pas justement impacter cette hausse sur les prix des marchandises qu'ils transportent sinon, c'est la crise sociale. C'est pour ça qu'on a recouru à la grève« , nous répond Moukharik. Alors que les transporteurs du Royaume sont en grève pour 72H, le SG de l'UMT lance un appel aux pouvoirs publics pour qu'ils interviennent en urgence. « Si nous commençons dans ce cycle de grèves, surtout dans le secteur du transport, ce n'est pas dans l'intérêt de notre pays. Il faut que le gouvernement ouvre un dialogue, intervienne et prenne des mesures concrètes en faveur des transporteurs« , conclut le syndicaliste.