«La grève nationale connaîtra la participation de Pjdistes membres de l'UMT». Les propos émanent de Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT). Pour ce dernier, l'appel à la grève nationale du 29 octobre, lancé par l'UMT ainsi que la Fédération démocratique du travail (FDT) et la Confédération démocratique du travail (CDT), rencontre une forte adhésion syndicale mais pas seulement. «Le recours de nos trois syndicats à la grève après épuisement de tous les autres moyens rencontre une adhésion politique y compris parmi certaines parties au sein de la majorité gouvernementale», ajoute-t-il. Il semble ainsi que les centrales syndicales soient déterminées à aller jusqu'au bout. Le numéro un de l'UMT insiste sur le caractère exécutoire de la grève démentant toutes les informations sur une médiation menée par des personnalités politiques. «Il n'y a pas eu une quelconque médiation au sujet de notre appel à la grève. Je pense que le gouvernement doit aujourd'hui se concentrer sur l'après grève nationale du 29 et sur les moyens nécessaires pour revenir au dialogue et à la table des négociations sur la base de notre dossier revendicatif», explique Moukharik, qui n'exclut pas la coordination avec d'autres organisations syndicales. «Le ras-le-bol concernant la politique gouvernementale, notamment sur le plan social, est général. c'est ce qui a poussé d'autres syndicats à adhérer à notre appel», constate le SG de l'UMT, critiquant certaines déclarations gouvernementales. «Les campagnes d'intox menées par certains membres du gouvernement nous rappellent les pratiques révolues des années de plomb. La grève aura lieu et la mobilisation est générale», conclut-il. Même son de cloche chez Abderrahmane Azzouzi, secrétaire général de la FDT. «Nous n'avons pas la prétention de dire que la grève sera suivie à 200% mais nous avons la certitude que la grève sera certainement réussie», dit-il. En attendant la date du 29 octobre, les syndicalistes passent à la vitesse supérieure dans les préparatifs. «Des réunions de coordination se tiennent continuellement entre les responsables de l'UMT, la CDT et la FDT. Des meetings régionaux doivent aussi avoir lieu, en plus d'une conférence de presse qui sera organisée demain samedi au siège de l'UMT à Casablanca», ajoute Azzouzi. Il faut rappeler que l'appel à la grève a été lancé en protestation contre la réforme paramétrique retenue par le gouvernement pour le régime des pensions civiles au sein de la Caisse marocaine des retraites. Une réforme qui doit se traduire par un rallongement de l'âge légal de départ à la retraite pour atteindre progressivement les 65 ans, en plus de la hausse des cotisations et la révision de la méthode de calcul de la pension de retraite. La FDT, la CDT et l'UMT étaient les premières à appeler à la grève, avant d'être rejointes par l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Cette dernière avait déjà mené une première grève nationale quelques semaines auparavant avec une partie de la FDT en proie à une scission, mais avec un bilan mitigé.