Le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a déclaré à Nairobi au Kenya lors de son premier voyage officiel en Afrique, dans une interview avec la correspondante principale de la BBC pour l'Afrique, Anne Soy, que le progrès mondial ne pouvait être réalisé sans l'Afrique, car « à l'horizon 2050, une personne sur quatre dans le monde sera africaine ». Aussi, tout en dévoilant la politique africaine de l'administration Biden, le secrétaire d'Etat a déclaré que les Etats-Unis concentreront leur engagement sur cinq domaines clés : l'amélioration du commerce ; faire face à la pandémie de Covid-19 ; changement climatique ; promouvoir la démocratie, la paix et la sécurité. Pour ce qui est du Royaume, Anthony Blinken a botté en touche quand la journaliste lui a demandé s'il existait une possibilité de remettre en cause la décision prise par Donald Trump de reconnaitre quant à la marocanité du Sahara en répondant que la diplomatie américaine se concentrait dorénavant sur le processus engagé par l'ONU. Le secrétaire d'Etat malgré l'insistance de la journaliste n'a pas dévié de sa position à la question de « je dois vous poser une question sur un pays où une région dont on parle rarement, le Sahara occidental. Et nous avons vu à la fin de l'administration Trump qu'elle avait acté la souveraineté du Maroc sur cette région. Est-ce quelque chose que vous allez inverser ? La réponse du berger à la bergère "Nous sommes actuellement très concentrés sur le soutien des efforts de l'envoyé de l'ONU, Staffan de Mistura, et d'un processus dirigé par l'ONU pour trouver une solution durable et digne. C'est l'objet de nos efforts". Et Soy d'insister "Mais allez-vous revenir sur cette décision ?" Rebelote de Blinken "Nous nous concentrons sur ce processus de l'ONU, en aidant à le faire avancer. Nous sommes en contact et parlons à toutes les parties concernées. Et en ce moment, l'accent devrait être mis sur ce que l'ONU fait, encore une fois, pour trouver une solution durable et digne". Tenace, Soy reprend "Les Etats-Unis sont le seul pays au monde à reconnaître la pleine souveraineté du Maroc sur cette région. Allez-vous inverser cette position ?". Impassible Anthony Blinken ne varie pas d'un iota sa position, "Encore une fois, nous avons été très engagés avec toutes les parties. Et comme je l'ai dit, notre objectif en ce moment, d'autant plus que nous avons maintenant un envoyé de l'ONU après beaucoup de temps sans en avoir eu, est de nous assurer que ce processus peut avancer. C'est là que nous nous concentrons. C'est à cela que va notre soutien". Le dialogue de sourd dont la journaliste britannique aura voulu entrainer quant à cette question de fin d'entretien, le Secrétaire d'Etat américain n'aura donc pas tenu la route. Auparavant, on avait plutôt invoqué la situation en Ethiopie, celle du Soudan est également préoccupante et la politique américano-africaine ainsi que de la politique de contrer la Chine sur le continent africain une continuité de celle de la précédente administration américaine. "Notre politique pour l'Afrique concerne l'Afrique, pas la Chine. Il s'agit de la relation entre les Etats-Unis et les 64 pays du continent. Et cela repose sur cette réalité fondamentale : tout ce que nous cherchons à faire dans le monde pour faire progresser notre propre peuple ne peut être fait sans l'Afrique. Lorsque nous parlons de changement climatique, l'Afrique doit faire partie de la réponse, une partie de la solution. Lorsque nous parlons de faire face à des pandémies comme le COVID-19, l'Afrique doit faire partie de la solution, du partenariat, et nous construisons des partenariats sur ces deux fronts.