La Maison Blanche a répondu au rapport de l'observatoire sur la politique de défense des Etats-Unis qui a pour principal thème les débats relatifs au budget de défense de l'année fiscale 2022. « L'Administration appuie fermement la promulgation d'une loi sur l'autorisation de la défense nationale (NDAA) pour une 61e année consécutive et se dit reconnaissante du travail bipartisan énorme accompli cette année par le Comité sénatorial des services armés au nom de la défense nationale américaine ». Pour nous autres au Maroc, c'est du tout bon. La réponse présidentielle est revenue en détail sur les différents articles ayant trait aux affectations de crédits dans les différents programmes et notamment celui qui concerne le Royaume l'article 1209. C'est presqu'une fin de non-recevoir qu'a infligée l'Administration Biden au Congrès au regard des innombrables « The Administration opposes » tout au long des six pages du communiqué. L'article 1209 comporte des dispositions qui interdiraient l'utilisation des fonds du ministère américain de la Défense pour soutenir la participation des forces militaires du Maroc dans des exercices bilatéraux ou multilatéraux avec les Etats-Unis et a également trait à la fourniture d'armes, à moins que le Secrétaire à la Défense détermine et certifie aux commissions de défense du Congrès que le Maroc a pris des mesures pour un accord de paix définitif au Sahara. Le hic ou la maladresse de leurs auteurs (les lobbies d'Alger) autorise le Secrétaire d'Etat à continuer la coopération militaire « si une telle participation est jugée importante pour les intérêts de sécurité nationale des Etats-Unis ». Cela étant, le débat budgétaire devant déboucher, comme chaque année, sur une National Defense Authorizations Act (NDAA) qui autorise les niveaux de dépenses et fournit des orientations qualitatives de la politique de défense des Etats-Unis, les manœuvres de Jack Reed et de Jim Inhofe n'ont pas abouti ce coup-ci quoique. Le Comité de la Défense du Sénat américain présidé par ce dernier n'aura pas réussi à faire passer son vœu pieux à savoir, « qu'aucun fonds de la loi budgétaire pour l'exercice 2022, ne sera mis à la disposition du Secrétaire à la Défense pour soutenir la participation des Forces Armées Royales du Maroc à tout exercice bilatéral ou multilatéral ». Mais le fin mot dans l'affaire revient à l'Administration Biden et à son secrétaire d'Etat, Antony Blinken qui aura tout le loisir ou pas d'intervenir. On ne voit pas du jour au lendemain qu'« African Lion » ne puisse avoir lieu. Mais là, n'est pas la question, dans le communiqué le président s'est opposé clairement à la motion proposée par Jim Inhofe & Co, car c'est contrariant aux affaires du département d'Etat, dont la politique ne dépend d'aucune des deux Chambres. Lors des six dernières décennies jamais la volonté présidentielle quant à la politique étrangère et donc à la défense n'a été rejetée. Les nouvelles dispositions importantes en matière de politique étrangère dit le communiqué font que l'Administration craint que le projet de loi ne contienne certains articles — spécifiquement 1011, 1201, 1205, 1207, 1208, 1209, 1211, 1242, et 1275 — qui nécessiterait l'engagement du « Department of Defense (DOD) sur des questions importantes de politique étrangère sans inclure de moyens suffisants pour que le Secrétaire d'Etat apporte ses contributions et veille à ce que l'aide étrangère soit effectuée d'une manière compatible avec les priorités de politique étrangère. La Maison-Blanche, on le voit s'oppose aux restrictions insérées dans ce projet de loi par le lobby d'Alger, car il y va des intérêts des Etats-Unis. Cela étant, après la publication du communiqué sur le NDDA 2022 le Sénat a fait avancer le projet de loi sur la défense après que le chef de la majorité Chuck Schumer et la présidente Nancy Pelosi aient conclu un accord sur une législation distincte visant à stimuler la concurrence des Etats-Unis avec la Chine. Le pacte signifie que le Sénat est désormais autorisé à voter pour faire avancer le débat sur le projet de loi sur la défense.