La députée et secrétaire générale du Parti socialiste uni (PSU), Nabila Mounib, a dénoncé l'exclusion de sa formation des discussions autour du projet de loi de finances PLF-2022 dans une « première du genre ». Mounib, on s'en souvient, avait été interdite, le 25 octobre dernier, d'accès au parlement pour cause de présenter le pass vaccinal. La députée fait partie des signataires d'une pétition appelant le gouvernement à revoir le caractère obligatoire du pass vaccinal. Sa collègue de l'Alliance de la fédération de gauche (AFG), Fatima Zohra Tamni, avait également essuyé le même refus d'accès, pour la même raison. Dénonçant cet acte, Mounib a affirmé que « son parti a été empêché de discuter le PLF au parlement, dans un précédent jamais produit au à l'institution législative, censée représenter la volonté populaire ». Ce faisant, a-t-elle insisté, « la constitution du pays et le règlement intérieur du Parlement n'ont pas été respectés ». Devant un rassemblement de son parti, Nabila Mounib ne s'est donc pas gênée pour dire tout le bien qu'elle pense du PLF-2022, et d'exprimer tout ce qu'elle n'a pas pu faire à l'hémicycle. Ce projet de loi de finances « ne diffère pas de son prédécesseur et ne comporte aucun indicateur d'un Etat social-démocrate », a-t-elle dit. Pour la SG du PSU, « l'opposition ne joue pas son rôle. Son travail est très en deçà des attentes du peuple. Par leur silence et leur manipulation des budgets et des propositions, les députés ont failli, et n'ont pas été au rendez-vous ». Le projet de loi de finances n'a pas pris en compte le contexte national marqué notamment par le chômage, le faible pouvoir d'achat et le creusement des disparités sociales, a-t-elle estimé. Ce PLF, a-t-elle poursuivi, « intervient dans un contexte de grandes attentes des Marocains, mais le gouvernement n'a adopté aucune mesure en faveur de la classe moyenne et son pouvoir d'achat. Il continue de privatiser et de mercantiliser ». Elle a, en ce sens, appelé, les intellectuels et les jeunes à s'impliquer davantage dans la chose politique, à travers des partis sérieux, et à adhérer à l'action de la société civile par le biais des associations et des syndicats, critiquant le silence de certaines de ces organisations face à ce qu'elle appelé « la privatisation, la corruption et le népotisme ».