Alors que le Kenya, pourtant pays reconnaissant la RASD, l'Irlande, le Vietnam, la Chine, la Belgique, la République dominicaine, l'Estonie, l'Allemagne, Saint-Vincent, les Grenadines, l'Indonésie, le Niger, la France, le Royaume-Uni, et les Etats-Unis ont voté la résolution 2602 sur le Sahara marocain, comble d'ironie, la Tunisie, nation "sœur, arabe et africaine" membre non permanent au Conseil de sécurité, cédant à l'exigence, du plus fort que soi, l'Algérie en l'occurrence, sournoisement signifiait son abstention de vote pour de molles raisons, toutes de démagogies et peu convaincantes. Des raisons farfelues, fournies au demeurant, par le conseiller Walid Hajjem auprès du président de la Tunisie, Kais Saied. Tunis, sans s'en expliquer, se rangeait du côté russe qui lui votait blanc pour le seul principe de s'en prendre aux Etats-Unis. Les raisons de la Tunisie ? On ne saurait les reproduire ici par dépit d'une situation qui fait un peu penser, au traité « de fraternité, de coopération et de coordination » du Liban avec la Syrie, quand le gouvernement légal de naguère du Liban a fait plus que céder les relations « privilégiées », concevables entre Beyrouth et Damas en consacrant l'hégémonie de la Syrie sur le pays du cèdre, des années durant, prétextant en cela, les accords de Taëf d'octobre 1989. Il est comme qui dirait que l'Histoire, en d'autres temps et autres espaces est en train de se reproduire ou, si ce n'est pas le cas, on s'en dirige inexorablement, avec les dégâts qu'aura laissé l'Histoire sur les deux autres pays et qui devraient forcément déteindre sur la Tunisie et l'Algérie. En proclamant sa vassalité à l'endroit de l'Alger, Tunis n'a fait que confirmer, d'abord sa mauvaise gouvernance et son peu de clairvoyance envers la grave crise interne, que traverse la Tunisie sur tous les plans, que ce soit celui de la santé, de l'économie, du social et le fardeau ne s'alourdirait pas si l'on y ajoutait la politique prônée par le diktat du "seigneur du droit" Kais Saied, à savoir celle de la destruction caractérisée et coûte que coûte de la pensée démocratique tunisienne. Les signes avant-coureurs ne trompant guère, Kais règne en maître absolu sans peur et avec beaucoup de reproches de ses concitoyens. Législatif suspendu, médias et TV muselés pour ne pas dire rayés de la carte, procès à tire-larigot et on en passe et des pas mûres. En s'alignant sur la suzeraineté de l'Algérie en y prêtant sa profonde allégeance, la Tunisie de Kais s'est non seulement lancée dans un processus de flirt dangereux avec le régime d'Alger, mais s'est également inscrite en véritable loser en pactisant avec de diaboliques ostracisés en sacrifiant du coup, des relations solides avec le Maroc, sur l'autel de la peur. Mais laissons le politologue Mohamed Tajeddine El Houssaini, expert en géostratégie, politologue, professeur des relations internationales à la Faculté de droit d'Agdal à Rabat et fin connaisseur de la question algérienne et donc du dossier du Sahara nous livrer une lecture sereine et pertinente à propos de ce vendredi 29 octobre qui restera mémorable aux yeux des Marocains qui pour la plupart découvraient ce que la "fraternité tunisienne" signifiait. C'est tout simplement la peur de Chengriha et ses tanks qui l'ont fait réagir la Tunisie ainsi Mohamed Tajeddine El Houssaini, expert en géostratégie, politologue, professeur des relations internationales à la Faculté de droit d'Agdal à Rabat. « Nonobstant une résolution 2602 tout à fait favorable au Royaume, à mon humble avis, je pense que le président Kais Saïd, professeur de sociologie et quelques bribes de droit, peu taillé pour faire de la politique a été menacé par le régime d'Alger. C'est tout simplement la peur de Chengriha et ses tanks qui l'a fait réagir ainsi ». Pour une entrée en la matière on ne pouvait faire mieux et notre expert en géostratégie de poursuivre dans sa lancée. « Deux pays se sont abstenus de voter, la Russie et la Tunisie. Pour la Russie cela se comprend ce n'est là, que le petit jeu de contredire les Etats-Unis, le "pen holder" de la résolution, juste par principe. La Russie n'est pas dupe, elle mesure les intérêts qu'elle a, avec le Royaume et ils sont nombreux (pêches, hydrocarbures, agriculture...), sinon elle aurait pu tout simplement mettre son véto ». Et de poursuivre « Pour la Tunisie, c'est tout à fait autre chose, le pays est en train de vivre une situation d'exception, sur le plan constitutionnel, sur le plan de la démocratie et même sur le plan économique et social. Dans cette situation, seul Kais Saied maîtrise, on va dire, « le processus de la prise de pouvoir en Tunisie ». Et d'étayer ses dires, « pour avoir agi ainsi, au Conseil de Sécurité c'est que la Tunisie a été menacée par l'Algérie. La Tunisie reste le maillon faible dans le cadre régional. Et quand on est géographiquement une enclave entre l'Algérie un régime où les militaires sont au pouvoir et la Libye, forcément on a peur. À preuve, le représentant de la Tunisie aux Nations unies n'a pipé mot sur l'abstention. La réponse vague et désespérée est venue de Tunis par la voix du conseiller du président de la République, Walid Hajjem ». Et de déplorer, « Malheureusement c'est peu convainquant en disant que "notre position est considérée comme une neutralité positive" je ne vois de positivité dans cette position. C'est au contraire une neutralité plus que négative, car elle est anti-marocaine à 100%. Un petit exemple pour illustrer cela, le Kenya qui était solidaire œuvrait conjointement avec les Russes jusqu'à mercredi dernier dans les coulisses pour amender la résolution et a, in fine, voté pour cette dernière. Maintenant voir la Tunisie agir ainsi fait mal. Et pourtant le Maroc a toujours été proche de ce pays de ses soutiens dans tous les domaines ». Et de conclure par rapport à cela « Heureusement que le mandat de la Tunisie est limité dans le temps, elle va bientôt quitter le CS. Mais ce passage restera un point noir avec ses relations avec le Maroc ». Il faudra quand même préserver la Tunisie Cependant nous dira, Mohamed Tajeddine El Houssaini, expert en géostratégie, politologue, professeur des relations internationales à la Faculté de droit d'Agdal à Rabat, « le Maroc dans sa stratégie a besoin de la Tunisie dans ses prochaines étapes de confrontation avec l'Algérie. Il ne faut pas oublier que des Tunisiens ont essayé d'établir un groupement du Grand Maghreb entre le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, la Libye sans l'Algérie. Il faut reconnaître également que notre diplomatie a un énorme travail à accomplir et le champ est miné. Avant d'abandonner la Tunisie, il faudra y réfléchir à deux fois parce que ce pays reste, quoi que l'on dise, stratégique à notre feuille de route. Il vaut mieux le récupérer ».