«La résolution 1979 constitue un virage de l'ONU dans le traitement du dossier du Sahara, mettant à bas les plans mijotés par l'Algérie et le polisario», souligne Tajeddine El Houssaini, professeur des relations internationales. « Les manœuvres de ces derniers visant à instaurer un mécanisme indépendant pour surveiller la situation des droits de l'Homme dans les provinces du sud ont été vouées à l'échec », explique le professeur. Toujours selon El Houssaini, la résolution onusienne ne fait que confirmer les options stratégiques adoptées par le Maroc. La preuve « le Conseil de sécurité s'est félicité de la création d'un Conseil national des droits de l'Homme au Maroc et de son antenne envisagée dans les provinces du Sud ». Et d'ajouter que cela demeure un argument fort reconnaissant de la capacité de l'Etat marocain de gérer la situation sans l'intervention d'un tiers. Et le plus important pour lui, c'est que le Conseil a fait l'impasse sur le paragraphe 119 contenu dans la première mouture du rapport du secrétaire général de l'ONU. Un constat largement partagé par Mae El Ainain Mrabih Rabou, membre du Corcas. Pour ce dernier, « l'Algérie, au lieu de s'immiscer dans les affaires internes du Maroc en jouant la carte des droits de l'Homme, aurait dû s'atteler sur la situation des droits de l'Homme de la population algérienne, vivant dans des conditions désastreuses ». Le membre du Corcas indique, en outre, que le fait pour le Conseil de sécurité d'appeler le Haut-commissariat des Nations-unis pour les réfugiés « de continuer à envisager d'immatriculer les séquestrés à Tindouf a mis à nu la tactique des locataires du Palais d'El Mouradia et leurs alliés, qui ont toujours affiché un refus catégorique pour le recensement de la population de Tindouf ». Notre interlocuteur souligne aussi que « tout le monde est au courant des détournements des aides humanitaires effectués par les dirigeants de Tindouf », tout en précisant que la résolution onusienne constitue pour eux un échec cuisant. En plus, cette résolution aura certainement un impact sur les résidents des camps de Tindouf, ajoute-t-il. « La résolution 1979 a été des plus claires en indiquant que la consolidation du statu quo n'est pas acceptable à long terme. Je pense que c'est un message sans ambages destiné au polisario», affirme Mae El Ainain. Il n'en demeure pas moins qu'un changement de la position du polisario ne peut se faire sans l'aval de l'Algérie. Apparemment, cette dernière a bien compris que les temps ont changé. « Peut être que les échanges de visites entres les ministres marocains et leurs homologues algériens, et la nouvelle dynamique constatée au niveau des relations des deux pays, vont contribuer à trouver une issue à ce conflit », estime Tajeddine El Houssaini, en conclusion.