L'Algérie doit œuvrer sérieusement et honnêtement à l'édification de l'Union du Maghreb Arabe au lieu de se dissimuler derrière le polisario et les droits de l'Homme, a affirmé l'analyste politique Mrabih Rabbo Maa El Ainin. "L'Algérie se cache derrière le polisario et les droits de l'Homme et après demain on ne sait pas ce qu'elle va demander, ceci n'a aucun sens", a déploré M. Mrabbih Rabbo, dans un entretien diffusé dimanche soir par la chaîne de télévision "Médi1Sat", dans le cadre de l'émission "La semaine du Maghreb". Pour Mrabbih Rabbo, l'édification de l'Union Maghrébine ne peut se faire qu'à travers l'assainissement et l'amélioration des relations entre tous les pays du Maghreb, l'ouverture des frontières terrestres et un dialogue serein pour trouver une solution à tous les problèmes en suspens. La résolution du Conseil de sécurité décidant de la prorogation d'une année du mandat de la Minurso "était prévisible", a-t-il ajouté, expliquant qu'il n'était pas possible d'élargir les compétences de ce corps onusien pour englober les droits de l'Homme, dont les instigateurs escomptaient une percée politique ou d'engranger un acquis, car le mandat de la Minurso, tant au Maroc que dans les camps, a des objectifs précis basés sur des résolutions du Conseil de sécurité. Le gouvernement algérien tente de contrarier l'initiative marocaine qui a été adoptée par les grandes puissances, a-t-il poursuivi, relevant qu'Alger, qui a déployé d'intenses efforts pour entraver la recherche d'un règlement à travers les négociations et par des atermoiements, "prétend n'avoir aucune prétention territoriale, ni politique, ni intérêts et ne vise rien sauf appuyer que le Sahara soit séparé du Maroc, comme si l'Algérie a résolu tous ses problèmes et que le seul problème qui lui reste est d'amputer le Maroc d'une grande partie de son territoire", a-t-il poursuivi. Les réactions des décideurs algériens au rapport du Conseil de sécurité dénotent d'une certaine nervosité, comme s'ils cherchaient à taxer le Maroc d'une quelconque erreur, a-t-il dit, rappelant que, depuis 1975, ces mêmes responsables n'ont jamais dérogé à leurs visées de séparer le Maroc de son Sahara et tentent, indéfiniment, de trouver n'importe quelle voie pour nuire politiquement ou diplomatiquement au Royaume. Le polisario est une entité créée par Alger qui a tout tenté pour en faire le représentant légitime des populations du Sahara, a-t-il souligné. "Je suis du Sahara et il y a des dizaines de milliers d'habitants du Sahara que le polisario ne représente pas et ne peut aucunement le prétendre, car ils sont représentés au Parlement marocain, dans les communes urbaines et rurales, et dont certains sont de hauts responsables de l'Etat, ambassadeurs, ministres ou gouverneurs", a-t-il poursuivi, affirmant qu'il est nécessaire de trouver une solution négociée pour mettre fin à ce problème qui n'a que trop duré. La question des frontières est une question qui relève de la souveraineté de tous les Etats, a-t-il rappelé par ailleurs, en relevant que tous les Etats règlent leurs problèmes par la voie des négociations, par le rapprochement et non par l'accumulation des erreurs.