C'est le N.Y Times qui l'affirme, la "Central Intelligence Agency" (CIA), a perdu bon nombre de ses informateurs à travers le monde. En effet, selon la source du média « une gorge pas si profonde », des responsables du contre-espionnage américain ont déclaré dans un "câble" ou notice « top secret » à toutes les stations et bases du monde entier de la CIA que trop de personnes recrutées dans d'autres pays pour espionner au nom des Etats-Unis avaient été perdues ou n'ont plus donné signe de vie. Le message, dans un câble ou circulaire top secret inhabituel, indiquait que le centre de mission de contre-espionnage de la CIA avait examiné des dizaines de cas au cours des dernières années impliquant des informateurs étrangers qui avaient été tués, arrêtés ou très probablement compromis. Déjà dans ce contexte en mai 2017, le média affirmait qu'une douzaine d'informateurs chinois de la CIA en Chine avaient été exécutés entre fin 2010 et fin 2012. Six ou huit autres auraient été arrêtés, représentant « l'une des pires brèches dans le travail du renseignement [américain] des dernières décennies », selon d'actuels ou d'ex-officiels américains cités. Il semblerait que la leçon n'ait pas été retenu à la lecture de ces dernières données. Des antécédents dévoilent l'ampleur des dégâts Ces dernières années, des services de renseignement contradictoires dans des pays comme la Russie, la Chine, l'Iran et le Pakistan ont poursuivi de près de façon à les rabattre sur leurs lignes de tir, les sources de la CIA et dans certains cas les ont même transformés en agents secret travaillant simultanément pour deux services de renseignements adverses, généralement le leur et celui des Etats-Unis ou une autre puissance et les USA. Les Pakistanais sont particulièrement efficaces dans ce domaine. Alors que la note identifiait un nombre spécifique d'informateurs arrêtés ou tués, elle indiquait également que le nombre d'agents qui se sont retournés contre les Etats-Unis n'était pas entièrement connu. Les dysfonctionnements de l'Agence ouvrent la voie aux agents doubles Pourtant, La CIA ainsi que le FBI n'ont eu et n'ont de cesse depuis plus d'une décennie, de traquer d'éventuels agents doubles au sein du réseau diplomatique américain, et d'enquêter sur une éventuelle infiltration, surtout par les Chinois de leur réseau de communication crypté. Un affaire qui avait fait du bruit sans en faire vraiment celle de certains agents américains qui rencontraient leurs sources dans un restaurant de Pékin truffé de micros et où les serveurs étaient eux aussi des espions. Les habitudes de la communauté du renseignement américain en Chine ont ainsi été passées au crible, depuis un bureau secret dans le nord de la Virginie, mais sans pour autant en élucider le mystère. Le grand nombre d'informateurs compromis ces dernières années a également démontré les prouesses croissantes d'autres pays à utiliser des innovations telles que les analyses biométriques, la reconnaissance faciale, l'intelligence artificielle et les outils de piratage pour suivre les mouvements des agents de la CIA afin de découvrir leurs sources. Alors que par contre, cette dernières dispose de nombreuses façons de collecter des renseignements pour que ses analystes puissent les transformer en briefings pour les décideurs. Les réseaux d'informateurs humains de confiance à travers le monde restent la pièce maîtresse de ses efforts, le type de renseignement que l'agence est censée être le meilleur au monde à la collecte et à l'analyse. Cela étant, bien que bref, le message divulgué aux différentes stations et bases du monde entier de la CIA, exposait le nombre spécifique d'agents exécutés par des agences de renseignement rivales – un détail bien gardé que les responsables du contre-espionnage ne partagent généralement pas même dans de telles notes. L'une d'entre ces dernières, a mis en évidence la lutte que mène l'agence d'espionnage alors qu'elle s'efforce de recruter des espions dans le monde entier dans des environnements d'exploitation difficiles. Reconnaissant que le recrutement d'espions est une activité à haut risque, cela a soulevé des problèmes qui ont tourmenté l'agence ces dernières années. Aussi la remise en question selon les sources du N.Y. Times passe par la reconsidération d'une mauvaise approche professionnelle, excès de confiance aux sources, et la sous-estimation des agences de renseignement étrangères ainsi que le fait d'agir trop rapidement pour recruter des informateurs tout en ne prêtant pas assez d'attention aux risques potentiels de contre-espionnage – un problème que le câble a appelé « la mission au-dessus de la sécurité ». Afghanistan, Irak, Syrie mais aussi Chine et Russie, le terreau ennemi L'agence a consacré une grande partie de son attention au cours des deux dernières décennies aux menaces terroristes et aux conflits en Afghanistan, en Irak et en Syrie, mais l'amélioration de la collecte de renseignements sur les puissances adverses, grandes et petites, est une fois de plus une pièce maîtresse du programme de la CIA, en particulier alors que les décideurs politiques exigent plus d'informations sur la Chine et la Russie. La perte d'informateurs, ont déclaré d'anciens responsables, n'est pas un problème nouveau mais cela a démontré que la question est plus urgente qu'on ne le croit publiquement. Ils étayent en cela, en disant qu'il ne manque pas d'exemples où l'agence s'est tellement concentrée sur la mission que les mesures de sécurité n'ont pas été dûment prises en compte. Et dans certains cas, un agent devenu agent double peut avoir des conséquences mortelles. Ils illustrent cela par l'attentat à la bombe de 2009 sur une base de la CIA à Khost, en Afghanistan, qui a tué sept employés de l'agence. C'est selon eux, le bon exemple de mission sur la sécurité. Dans cet attentat suicide, d'un médecin jordanien que la CIA pensait avoir convaincu de pénétrer dans Al-Qaïda s'était en fait retourné contre les Etats-Unis. Aussi, le "câble" a rappelé aux agents chargés des affaires de la CIA de se concentrer non seulement sur le recrutement de sources, mais également sur les questions de sécurité, notamment la vérification des informateurs et la fuite des services de renseignement accusateurs. Développer, former et diriger des informateurs espionnant des gouvernements étrangers diffère à certains égards du développement de sources au sein de réseaux terroristes est-il encore estimé dans le document.