Le gouvernement espagnol craignant que la crise diplomatique ne lui ne coupe l'un des seuls "vivres" qu'elle importe d'Algérie à savoir son approvisionnement en gaz algérien aura vite fait pour ce faire, de dépêcher son ministre des Affaires étrangères à Alger. L'Espagne prise au piège du gaz algérien a mis en évidence son appréhension par rapport à la fragilité énergétique du pays et sa grande dépendance à l'Algérie qui lui fournit entre 40 et 50 % de son gaz. Cette dernière ayant annoncé dernièrement son intention de ne pas renouveler le contrat du principal gazoduc qui alimente la péninsule ibérique le Gazoduc Maghreb-Europe (GME) laisse le gouvernement espagnol dans la perplexité la plus absolue. En effet, cette interruption prévue pour le 31 octobre risque de compromettre la fourniture de gaz à l'Espagne, alors que les prix de l'énergie s'envolent déjà. Aussi pour l'Espagne nombre d'interrogations demeurent, malgré l'assurance par Alger qui aura, pour la circonstance déroulé, le tapis rouge au représentant du gouvernement espagnol, de fournir l'Espagne en gaz nécessaire. En effet, le robinet du gaz algérien va-t-il se fermer pour l'Espagne ? L'annonce de la mise hors service, à partir du 31 octobre et pour une durée inconnue, du fonctionnement du principal gazoduc le grand gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimente la péninsule a pris Madrid à revers. L'Espagne dans l'embarras Elle met dans l'embarras l'Espagne qui se voit du fait privé de ce gaz algérien vers la péninsule Ibérique qui passe par le détroit de Gibraltar, ce qui pourrait conduire en l'Espagne à des pénuries en la matière cet hiver, si ce flux est appelé à être coupé. Il se dit, selon les médias espagnols et algériens, que le ministre Albares dans sa vadrouille singulière à Alger aurait reçu des garanties que la livraison sera effectuée dans la règle et art de la chose afférente. De ce côté-ci de la rive on ne pipe mot, on attend plutôt de voir venir. « L'Algérie est un partenaire économique de premier plan pour l'Espagne et a toujours été un partenaire fiable qui respecte ses engagements. Aujourd'hui, j'ai reçu de la part de la présidence algérienne la garantie de la continuité de l'approvisionnement en gaz » pour la gloire diplomatique, a déclaré à Alger, Albares le ministre espagnol des Affaires étrangères au sortir de sa réunion avec son homologue algérien. Ce non-dit de crise profonde et ouverte entre Alger et Rabat met justement en péril une partie de cet approvisionnement, qui atteint, tout de même 13.000 millions de mètres cubes par an. Apparemment, les propos d'Albares n'ont pas signifié que l'Espagne ait obtenu des autorités algériennes l'engagement verbal qu'elle entendait, à savoir, la fourniture de cette contenance de promesses en gaz par le Gazoduc Medgaz. Au meilleur des cas, il ne s'agira que d'un potentiel maximum de 10.000 millions de mètres cubes par an (8 millions au meilleur des cas), qui ne devrait être effectif qu'au début de novembre prochain. L'Espagne de plus en plus inquiète ? Avec entre 3 et 5 millions de mètres cubes en moins on est bien entendu loin du compte. Aussi comprend-on aisément l'inquiétude de Madrid. Pour compenser à cette faille. Bien que le ministre Albares lors d'une session de contrôle parlementaire ait promis que « l'approvisionnement en gaz de l'Espagne n'est pas en danger parce que nos amis marocains et algériens veulent travailler ensemble dans ce domaine », des doutes, cependant, persistent. Avec un investissement de 90 millions de dollars (73 millions d'euros, l'expansion impliquera la canalisation de 25% du gaz naturel consommé en Espagne. Cependant, l'Algérie a promis de compenser le volume qui pourrait être perdu après la fermeture du robinet du GME avec la vente de navires de GNL). Mais ce n'est pas encore le cas, car les stations de pression promises aux frais de l'Algérie, bien sûr, haine quand tu nous tiens, ne seront pas à pied d'œuvre à la date prévue. On est donc, loin de la promesse, où le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, annonçait à l'ambassadeur d'Espagne à Alger Fernando Morán, que le contrat Medgaz, qui expire le 31 octobre, ne serait pas prolongé. Le ministre algérien assurait déjà « le plein engagement de l'Algérie à couvrir tous les approvisionnements en gaz naturel via Medgaz ». Et même s'il est dit, de la part des mauvaises langues qui partout se trouvent, que le Maroc, qui garantissait une grande partie des besoins énergétiques espagnols avec le gaz algérien, est le plus touché, que nenni ! l'approvisionnement devrait se trouver rapidement ailleurs. Bien entendu, cerise sur le gâteau, l'infrastructure du gazoduc Maghreb Europe qui traverse le sol marocain devient la propriété de Royaume à compter du 31 octobre, date de conclusion du contrat. Ce qui n'est pas négligeable. Quel qu'en soit X, le Royaume voyant venir que l'Algérie, envisageait déjà, en quelque sorte cette fin précipitée. En effet en 2019, le nom imprononçable du régent actuel de l'Algérie à peine l'avènement kaki déclaré, ordonnait de construire un embranchement du gazoduc Maghreb Europe juste avant d'entrer au Maroc (commune d'El Aricha) jusqu'au gazoduc Medgaz à Beni Saf, sur la côte méditerranéenne. De même, cette même année, Naturgy a porté sa participation dans Medgaz de 14,95 % à 49 % après avoir racheté 34,05 % à la holding émiratie Mubadala. Même plus, cette année-là, Naturgy incluait également une provision de 80 millions d'euros si la concession du gazoduc Maghreb Europe n'était pas renouvelée en raison des réticences à négocier de la partie marocaine. On peut y voir donc, « et pour quelques euros de plus » l'engouement du régime algérien à ne pas renouveler cet accord. Il semble clair que le gouvernement espagnol devra penser à augmenter les achats de gaz naturel liquéfié (GNL) à une époque où cela est difficile et coûteux. Si ses besoins ne sont pas satisfaits avec ses clients actuels, l'Espagne devra négocier avec des producteurs comme le Qatar, les Etats-Unis ou le Nigeria pour l'acquisition de méthaniers. Une option plus coûteuse que l'achat de gaz par gazoduc, car l'hydrocarbure doit être regazéifié dans le pays de destination. Dans cette affaire, ce sont les Etats-Unis qui ont été son premier fournisseur.