En rompant ses relations avec le Royaume du Maroc, le régime militaire algérien s'inscrit naturellement dans une logique d'escalade qu'il mène pour le mauvais et le pire. Cette décision pour le moins insolite, surgit si l'on peut oser le terme, à une date anniversaire (27 ans jour pour jour avec l'attentat de l'hôtel Atlas-Asni à Marrakech le 24 août 1994) et est significative à plus d'un titre, puisque le président algérien au nom imprononçable et qui en est à un seuil critique de son cycle menstruel et au demeurant, porté au pouvoir par les militaires, avait fait de la fermeture des frontières, son fonds de commerce politique privilégié. Cette décision surtout très attendue a été revue à la hausse par le pouvoir kaki en place en Algérie, au rang d'outil diplomatique central. Une utilité locale, consistant à fragiliser autant l'ami que l'adversaire pour obtenir des concessions en prévision de négociations devant mener soit au compromis -que le sénile Chengriha qui de nos jours, fait encore dans son froc se rassure n'aura pas-, soit au casus belli franc cet acte considéré comme justifiant une déclaration de guerre et aujourd'hui dûment acté par le Royaume du Maroc. Mais qu'on se le dise, El Mouradia aura beau aboyer, le Royaume ne l'entend guère de cette oreille. L'Algérie, ou du moins la junte militaire algérienne, c'est certain, cherche une guerre que le Maroc ne lui consentira pas sinon, comme écrirait une plume historique de notre paysage médiatique « qui s'y frottera s'y piquera ». Un « Cactus » en bonne et due forme à l'Est de l'Eden qu'on vous dit ! Cela étant, Hespress.fr dans sa quête d'éclairer la lanterne de ses fidèles lecteurs dont les réponses à nos articles quoique parfois virulentes prêtent à s'appliquer, a sollicité une fois de plus la bienveillance de Mohamed Talib, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), pour un entretien à chaud sur le sujet. « Que voulez-vous que je vous dise, c'est un non-évènement et c'était prévisible, on s'y attendait. Cette décision, il y a longtemps que nous l'avions prévue car, s'inscrivant dans le discours qui a toujours été tenu dans cette perspective ». Et d'étayer ses dires : « L'Algérie est un pays en faillite et donc, il doit détourner l'attention en trouvant de quoi nourrir l'opinion publique algérienne à travers ce fameux " ennemi extérieur". Ce qui s'est passé aujourd'hui n'est qu'un épisode de plus dans la continuité d'un feuilleton longtemps conçu par le régime militaire, car l'Algérie c'est connu n'a pas de régime politique ou civil et l'absence de démocratie est manifeste ». « La finalité de tout militaire c'est la guerre, sinon il n'a pas de raison d'être. C'est d'ailleurs, ce que cherche l'Algérie avec ses provocations ». Et Mohamed Talib de nous entraîner dans la réalité des faits. « Rompre les relations diplomatiques avec le Maroc, de quelles relations parle-t-on ? Il n'y a pas de relations avec l'Algérie c'est un fait indéniable. Désormais, il va falloir s'attendre à tout avec ce régime militaire dont la frustration de sa hiérarchie est on ne peut plus évidente. Le commandant en chef actuel de l'ANP avait été fait prisonnier lors de la guerre des sables puis rendu ligoté à l'Algérie. Près de six décennies après il en a gardé rancune. Le Maroc ne veut pas de guerre mais forcé il se défendra, d'ailleurs nos valeureuses Forces Armées Royales (FAR) sont mobilisées et elles sont aguerries à ce genre de situations ». Et de nous poursuivre, « Le problème du régime algérien c'est qu'il n'a rien à offrir à son peuple, il est en faillite et est donc loin de la dynamique de progrès du Maroc, Aussi, veut-il la bloquer ou tout au moins la retarder et pour ce faire il n'a pas d'autres choix que de chercher la guerre ». Et de constater, « C'est que la junte au pouvoir n'a rien foutu pendant ces dernières décennies sinon que de piller l'Algérie. Aujourd'hui le peuple algérien demande des comptes (Hirak et autres). Qui donc mieux que l'éternel ennemi, le Royaume du Maroc à donner en pâture. Et d'explique la fuite en avant du régime militaire algérien, « On a vu cet état d'esprit dans le discours du MAE algérien Ramtane Lamamra à travers un discours d'harcèlement qui frisait l'insulte envers notre ministre des Affaires étrangères de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita. L'Algérie ou plutôt son régime a ramené Ramtane Lamamra, des archives algériennes juste pour cela. Le régime algérien c'est sûr est en retard de quelques décennies. Pour sa part, Abdelaziz Karaki Politologue, vice-doyen de la Faculté des sciences juridiques économiques et sociales Souissi-Univérsité Mohammed V et spécialiste en droit international, il a déclaré à Hespress.fr « Le Maroc n'a jamais eu peur de ce concept, au contraire il a développé un concept des plus importants au niveau du droit international. La petite déclaration algérienne n'a aucune importance quant au droit international. L'Algérie fait tout ce scandale juste pour détourner l'opinion publique algérienne qui a des problèmes au niveau de son approvisionnement en eau et alimentaire, au point de sécurité et autres soucis sociaux économiques que vit actuellement l'Algérie. C'est la seule explication que l'on peut donner à cet acte "hors du commun" parce que, c'est vraiment insensé ». A la question de savoir si l'Algérie pouvait monter crescendo dans ses hostilités envers le Royaume, Karaki a répondu : « Vous savez avec un pouvoir "politique" qui a commis l'acte barbare de 1975, on peut s'attendre à tout. Aujourd'hui l'Algérie a besoin d'échappatoire et donc le voisin le Maroc est tout désigné. D'ailleurs au niveau de l'ANP (armée algérienne) le Maroc a toujours été considéré comme un ennemi même au plus fort des relations diplomatiques. Il faut dire également qu'après le discours de Omar Hilale à l'ONU que le MAE algérien Ramtane Lamamra a ressenti une humiliation, aussi pour lui cette rupture c'est une vengeance et rien de plus. C'est un acte personnel et qui va coûter cher à l'Algérie. Le régime algérien est composé de gens sans aucune maturité politique d'homme d'état et c'est vraiment malheureux pour le peuple algérien car nous avons d'excellentes relations avec le peuple algérien notamment celles académiques ou culturelles avec des professeurs et des cadres algériens ». Et de déplorer la situation du peuple algérien, « C'est vraiment malheureux pour ce peuple qui a donné un million de martyrs et qui voit ses sacrifices confisqués par l'armée algérienne ainsi que de gens qui n'ont jamais participé à une quelconque action dans la révolution algérienne. Pour Abdelaziz Karaki cette rupture est presque comme un soulagement, « Toujours est-il que de cette situation je me sens apaisé. Plus de relations avec ce régime pour le moins turbulent et instable, on peut passer à autres choses c'est un problème en moins. Aujourd'hui, c'est un nouvel ordre mondial. Fini les dictatures et les juntes militaires. Cela étant, une guerre déclarée pourrait enflammer toute la région et ni l'Algérie ni le Maroc n'y ont intérêt. En s'engageant dans cette voie la junte militaire algérienne fait peut-être sa dernière sortie ».