L'Algérie garde en travers de la gorge l'appel de l'ambassadeur du Maroc à New York de soutenir le peuple Kabyle dans sa lutte pour l'indépendance et l'autodétermination. Le geste du Maroc venait en réponse à une énième provocation de l'Algérie qui a remis sur la table le dossier du Sahara en défendant les séparatistes hostiles à l'intégrité territoriale du Maroc. Les réactions après la réponse du Maroc face aux constantes et interminables manipulations et attaques de l'Algérie contre la souveraineté du Royaume sur son Sahara, ne se sont pas faites attendre. Les pro-régime militaire se sont bousculés pour commenter la note distribuée par le Maroc aux Etats membres des Non Alignés qui soutient le peuple Kabyle dans son droit à l'autodétermination face à la plus longue occupation étrangère, celle de l'Algérie. Le ministère des affaires étrangères algérien a affirmé que l'Algérie est en « droit d'attendre une clarification de la position définitive du Royaume du Maroc sur cet incident d'une gravité extrême », dans une nouvelle tentative de manipuler les Algériens, faire oublier les manifestations sociales qui minent le pays à cause du chômage, de la crise de l'eau potable qui gangrène le pays. « Aventuriste », » irresponsable » , « manipulatrice », et « grave », autant de qualificatifs pour commenter la réaction du Maroc qui a simplement rappelé à l'Algérie son occupation historique de la Kabylie et qui, pourtant essaie de noyer le poisson en allant chercher à déstabiliser un pays voisin avec la même rengaine depuis plus de 30 ans, en défendant l'indéfendable, une organisation terroriste reconnue à l'international qui mine l'intégration de l'Afrique du nord, mais également l'Union africaine. Le parti historiquement au pouvoir, le FLN, récemment reconduit dans les élections législatives illégales poussées par Abdelmadjid Tebboune, a été le premier à réagir après le ministère des Affaires Etrangères, étant vraisemblablement la voix officielle du régime militaire. La note distribuée aux Etats membres des Non-alignés, dans laquelle la représentation diplomatique accréditée à New York soutient le droit à l'autodétermination du peuple kabyle, « est une atteinte à la souveraineté nationale et à l'intégrité territoriale », selon le représentant du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, l'ambassadeur Salah Boucha. L'Algérie estime par ailleurs que les Kabyles auraient « un prétendu droit à l'autodétermination du peuple kabyle ». Le pays fait face à une montée des manifestations en faveur de l'indépendance de la région, la Kabylie étant la seule qui tient tête au régime et est un fief du Hirak. Le commandement militaire avait interdit tout autre drapeau que celui de l'Algérie dans les manifestations du Hirak qui était en grande partie recouvert de drapeaux Amazighs, qualifiant cela d'atteinte à l'intégrité territoriale. Au moins une vingtaine de manifestants ont écopé de 6 mois à 2 ans de prison ferme pour avoir porté l'emblème de l'identité Amazighe. L'action de l'ambassadeur du Maroc à New York, Omar Hilale « est une atteinte à la souveraineté nationale et à l'intégrité territoriale, venant d'un voisin frère auquel nous lient des relations de fraternité, de géographie et de langue, mais la diplomatie marocaine tombe à plusieurs reprises dans des embûches », a affirmé le diplomate algérien Salah Boucha. « L'Algérie vit actuellement un ensemble de défis qui doivent être relevés, le dernier étant l'action à laquelle s'est livré le Maroc lors de la réunion des pays des Non-alignés », a-t-il ajouté. De son côté, le diplomate Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication, a qualifié la note distribuée aux membres de l'organisation onusienne d' « appel à la sédition » et d' « acte hostile » dans une publication sur les réseaux sociaux, invitant à une réaction avec « force et fermeté ». « L'appel du Maroc à la sédition en Algérie ne relève pas d'un simple acte diplomatique mais d'une action hostile à son unité et une escalade programmée dans la stratégie de la tension permanente dans la région », a déclaré ce diplomate mis au carreau qui tente de reprendre du service. Cette première sortie du Maroc en faveur du droit du peuple Kabyle est une piqure de rappel à l'Algérie dans son positionnement hypocrite qui cultive le séparatisme au Maroc, se dresse en défenseur de l'autodétermination dans les pays étrangers et réprime ce désir chez elle notamment en Kabylie mais aussi dans le Sahara algérien où le journaliste Rabeh Karech a été emprisonné après avoir couvert les manifestations dans le sud algérien, région où les autorités exercent un black-out médiatique. L'Algérie se fait le porte parole des séparatistes sahraouis du polisario (dont une majorité sont des Algériens et se font passer pour des Sahraouis du Maroc, ndlr) qu'elle nourrit, loge, paye et arme depuis plus de 30 ans, mais n'admet pas être le réel acteur dans ce conflit régional. Pour se donner une légitimité dans sa guerre lancée aux dissidents qui ne se conforment pas aux directives des militaires, l'Algérie a classé en mai, soit un mois avant les élections législatives poussives du régime, le mouvement Kabyle MAK, sont le siège est a Paris, comme organisation terroriste. Le pays a également classé le mouvement Rachad porté par un ex diplomate algérien en exil à Londres comme terroriste. Le président algérien a par ailleurs ratifié une nouvelle convention d'extradition avec la France afin de pouvoir faire condamner les voix qui dérangent, comme les bloggeurs exilés qui mettent à nu la réalité du régime sur les réseaux sociaux et surtout sur Youtube. Le régime qui n'a pas d'emprise sur eux, veut les condamner en Algérie.