Près d'un millier d'immigrés clandestins algériens sont arrivés, en quatre jours, sur les côtes espagnoles. Ce véritable « tsunami » de migrants clandestins algériens vers l'Espagne ne cesse d'alerter les ONG en charge de ce phénomène. Un phénomène récurrent surtout où en ces temps le climat permet une traversée sans incident on va dire et qui prend de plus en plus d'ampleur. Les conditions climatiques plutôt favorables enregistrées ces derniers jours ont donc favorisé le retour en force des traversées illégales entre l'Algérie et l'Espagne. De nombreux immigrés clandestins tentent l'aventure espagnole depuis plusieurs régions d'Algérie ces derniers jours et plus particulièrement, depuis l'ouest oranais. Du côté espagnol et des services de sécurité on fait face à qui mieux mieux à l'arrivée massive d'embarcations illégales. Selon les données des services de sécurité espagnols, plus de 30 embarcations en provenance d'Algérie ont été interceptées. D'après les mêmes sources, un grand nombre d'embarcations sont arrivées, mais ont échappé à tous les contrôles, rapportent les médias espagnols. « Quand nous sommes confrontés à un flot d'entrées inattendues, nous n'avons pas assez d'agents et nous ne pouvons pas contrôler toutes les côtes de la province d'Almeria avec les effectifs actuels », ont souligné des sources policières pour le même média. Le port d'Almeria a connu ces deux derniers jours, un mouvement inhabituel des services de sécurité, de la Croix rouge et des équipes de sauvetage en haute mer suite à l'arrivée d'un nombre important d'embarcations de la rive sud de la méditerranée. Débordée, la Police nationale espagnole a été obligée, comme cela s'est produit l'année dernière, à remettre en liberté des centaines de jeunes venus d'Algérie en l'absence d'ordres judiciaires déterminant leur placement dans un CIE, les centres de rétention pour migrants. Le nombre de départs depuis l'Algérie a carrément explosé durant les quatre derniers jours. Selon les chiffres rapportés, samedi 3 juillet, un membre d'une ONG espagnole qui se charge de l'accueil des migrants, « plus de 800 migrants clandestins algériens sont arrivés sur les côtes espagnoles durant quatre jours (du mercredi 30 juin à samedi 3 juillet) ». Et encore ce ne sont que les chiffres d'une seule ONG. Rien que dans la soirée du 1 juillet 2021, plus de 200 algériens sont arrivés à Almeria, ville côtière de l'Espagne indique cette même source. C'est dire si les traversées de migrants algériens vers les côtes espagnoles se poursuivent. Toujours selon l'ONG, 600 immigrés clandestins algériens ont été interceptés par la Garde Civile et le reste qui est passé à travers les mailles du filet a pu se volatiliser à Almeria et ailleurs histoire d'échapper aux autorités espagnoles. Selon l'activiste espagnol, Francisco Jose Clémente Martin beaucoup de femmes et d'enfants figuraient parmi ces migrants clandestins. Il indique que plus de 1100 migrants clandestins, de différentes nationalités, sont arrivés ces derniers jours à Motril, Almeria, Cartagena, Alicante, et aux îles Baléares. Selon lui, neuf embarcations ont été interceptées par la garde civile espagnole, à bord desquelles se trouvaient des Algériens en majorité, alors que les autres ont pu s'échapper. Le militant avait indiqué sur sa page Facebook, la disparition de cinq petites embarcations transportant plus de 100 immigrés clandestins le 1er juillet. « Plus de 200 ressortissants algériens ont été localisés à bord d'embarcations de fortune, mais seule une petite centaine d'entre eux ont été secourus et amenés à bon port », a-t-il mentionné. Par le biais d'un communiqué, l'activiste humanitaire avait affirmé être venu en aide à quatre embarcations, qui ont lancé un SOS en utilisant le téléphone d'urgence. Il s'est dit également « très préoccupé et inquiet par la disparition de cinq (5) barques, depuis plus de 48 h ». Francisco Jose Clémente Martin relève que face à cette arrivée massive de migrants en Espagne, les moyens pour leur porter secours et leur assurer une bonne prise en charge sont limités. Il a précisé d'ailleurs que plus 200 migrants clandestins ont été transférés dans les « CIE », centres de rétention de migrants à Cartagena et Barcelone. Un rapport de l'ONG Caminando Fronteras a fait état de 2170 migrants morts durant l'année 2020 en tentant de rejoindre l'Espagne à partir e l'Algérie. Un chiffre en hausse de 143 % par rapport à l'année 2019. Selon le rapport de cette ONG, au moins 231 migrants algériens ont trouvé la mort l'année dernière en tentant la traversée pour rejoindre les côtes espagnoles. La même source a recensé 23 naufrages sur la route menant des côtes algériennes vers les côtes des îles Baléares et d'Almeria.