La répression des libertés continue d'enfler en Algérie, avec la détention injustifiée de Fatiha Briki, une nouvelle figure des libertés et de la défense de droits des détenus d'opinion. Les journalistes et les médias sont dans le viseur du pouvoir qui cherche à créer un blackout total. La militante est détenue depuis jeudi dernier, à la veille du Hirak, sans que les autorités n'aient révélé les raisons de son arrestation, ont affirmé sa famille et le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) qui estime à plus de 260 personnes détenues en Algérie à cause de leur manifestation pour la démocratie dans leur pays. Selon ses proches, cités par les médias algériens, elle a été contrainte au silence et sans bénéficier de son droit à un appel téléphonique à sa famille ou à un avocat, comme le prévoit la procédure, afin qu'elle puisse donner le lieu de sa détention. « Elle est maintenue en garde à vue illégalement puisqu'on ignore la partie ayant pris la décision », indique-t-on. Figure de la défense des droits humain, Fatiha Briki, une universitaire à la retraite, membre du Comité contre la torture, est une femme engagée et respectée dans son pays, mais le pouvoir ne l'entend pas de cette oreille, puisque toute personne ayant un poids sur l'échiquier et pouvant changer les choses, se voit incarcérée, poursuivie, et subit des pressions en tous genres par les autorités pour l'effrayer et la faire capituler. C'est le cas de nombreux journalistes, et figures du Hirak qui luttent toutefois contre le régime autoritaire incarné par les militaires et dont le visage civil mis en avant lors d'élections boycottées, est Abdelmadjid Tebboune. Le pouvoir pourchasse et intimide toute personne exprimant une idée contraire à la doctrine militaire ou révèle la réalité de la situation des droits de l'Homme en Algérie. Dernier événement en date, l'arrestation injustifiée de l'universitaire Abdelali Rezagui, analyste politique connu pour ses interventions dans les médias, notamment sur la chaîne d'information internationale France 24, la même chaine de télévision dont le gouvernement algérien a retiré définitivement l'accréditation, la semaine dernière. Jeudi dernier, Fatiha Briki qui documente tous les abus des autorités algériennes, a été arrêtée à son domicile qui a également été perquisitionné sans raison, a indiqué le CNLD. Et alors que sa garde à vue devait se terminer, la police algérienne a décidé de la prolonger. Dans un communiqué, sa famille a pesté contre cette arrestation politique et arbitraire qui traduit une nouvelle fois l'autoritarisme du pouvoir illégitime en Algérie. « Fatiha se porte bien physiquement et moralement. Elle n'a rien à faire en prison! Fatiha Briki doit être libérée immédiatement! », ont indiqué les membres de sa famille.