Une opération de recensement et de ratissage des bâtiments menaçant ruine au niveau de la région de l'Oriental a été lancée, lundi à Oujda, lors d'une réunion tenue au siège de la wilaya. La réunion a été présidée par le secrétaire d'Etat chargé de l'Habitat, Adib Benbrahim, en présence notamment du wali de la région de l'Oriental, gouverneur de la préfecture d'Oujda-Angad, des gouverneurs des provinces de la région de l'Oriental, du président du Conseil régional de l'Oriental et de la directrice générale de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine et la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine (ANRUR). L'accent a été mis à cette occasion sur l'intérêt particulier accordé à la problématique de l'habitat menaçant ruine qui revêt un caractère complexe et multidimensionnel. Les bâtiments menaçant ruine constituent une menace pour les vies humaines, de même qu'ils entachent le paysage urbanistique, ont expliqué les intervenants lors de la réunion, précisant que l'opération de recensement et de ratissage dans l'Oriental, qui va durer quatre mois, s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme mené par l'Agence au niveau national, conformément aux Hautes Instructions Royales visant la préservation des vies humaines et l'amélioration du cadre de vie des citoyens. Cette opération va permettre de conduire l'expertise technique nécessaire de même qu'elle va contribuer à constituer une base de données géographiques et socio-économiques sur ces bâtiments et leurs habitants. Ouvrant les travaux de la rencontre, le wali de la région de l'Oriental, Khatib El Hebil, a mis en avant l'importance des efforts déployés pour faire face au phénomène des bâtiments menaçant ruine qui menace la sécurité des citoyens et affecte le tissu urbain et l'esthétique des villes, relevant que pour y remédier, il faut une stratégie globale et intégrée basée sur la proactivité et la coordination entre toutes les parties concernées. Il a salué dans ce sens le rôle de l'ANRUR qui adopte depuis sa création en 2016 cette approche globale, notant que la vision de l'Agence pour la période 2022-2026 contribuera à la réalisation d'un diagnostic précis de ces bâtiments dans la région de l'Oriental et dans le reste des régions du Royaume. Dans cette même veine, le Secrétaire d'Etat chargé de l'Habitat a évoqué les défis croissants résultant de l'exacerbation de ce phénomène, soulignant ses conséquences économiques et sociales et les pertes en vies humaines qu'ils peuvent engendrer. Il a insisté dans son intervention sur l'activation des conventions relatives aux anciennes médinas, mettant en avant sur le rôle central de l'Agence nationale et sa stratégie proactive 2022-2026, qui vise à identifier les bâtiments à risque d'effondrement et à y remédier. Pour sa part, la directrice générale de l'ANRUR, Mme Azhar Ktitou, a relevé l'importance de la mise en place de mécanismes efficaces pour le suivi et le contrôle des bâtiments menaçant ruine, appelant à la conception de multiples scénarios d'intervention à court, moyen et long terme afin d'assurer un traitement global et durable de cette problématique. Elle a fait savoir que l'opération de recensement et de ratissage vise à identifier l'état des bâtiments et à évaluer leur dangerosité dans la préfecture et les provinces de cette région, afin de définir les scénarios d'intervention appropriés pour traiter ces bâtiments conformément à la loi 94-12. Dans leurs interventions, les gouverneurs des provinces de la région de l'Oriental ont, quant à eux, abordé la question des bâtiments à risque d'effondrement tout en évoquant les contraintes juridiques et procédurales qui entravent le traitement efficace de ce problème. Ils ont ainsi souligné la nécessité d'intensifier les efforts entre les différentes parties concernées, notamment les autorités locales, les administrations compétentes et les services judiciaires afin d'accélérer le processus de démolition de ces bâtiments et préserver la vie et la sécurité des citoyens. La réunion a été marquée par une présentation dans laquelle l'accent a été mis sur l'objectif du recensement qui est d'identifier les bâtiments à risque d'effondrement qui feront ultérieurement l'objet d'une expertise technique détaillée. Elle a porté aussi sur les résultats attendus de cette opération de recensement et de ratissage qui sera réalisée par un bureau d'études mandaté à cet effet et qui va concerner quelque 6.500 bâtiments à risque d'effondrement dans l'ensemble de la région de l'Oriental qui est composée d'une préfecture (Oujda-Angad) et sept provinces (Berkane, Nador, Jerada, Driouch, Taourirt, Guercif et Figuig) et comprend 124 collectivités territoriales, dont 28 urbaines.