Le mystère demeure autour du sort de quatre chauffeurs marocains portés disparus entre le Burkina Faso et le Niger depuis le samedi dernier. Selon des informations obtenues par Hespress auprès de sources bien informées, une cellule de crise relevant du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger travaille actuellement, en étroite collaboration avec les ambassades du Royaume du Maroc au Burkina Faso et au Niger, ainsi qu'avec les autorités des deux pays, pour retrouver les personnes disparues. Ces mêmes sources ont précisé que les chauffeurs ont été portés disparus sur la route reliant Dori, au Burkina Faso, à Téra, au Niger. Cette route traverse la région de Sittenga, où un récent guet-apens meurtrier (entre Dori et Sittenga) a fait 18 morts parmi les militaires et plusieurs civils. Les sources de Hespress ont ajouté que « cet événement est très récent et toute personne se trouvant dans la région devrait en être informée. Des précautions indispensables, comme obtenir une escorte sécuritaire, auraient dû être prises pour éviter les risques d'embuscades, d'enlèvements ou d'attaques ». Par ailleurs, des sources professionnelles du secteur du transport international de marchandises ont rapporté que des informations récentes transmises par des chauffeurs burkinabés à leurs collègues marocains indiquent que « les trois camions portés disparus se trouveraient dans la capitale nigérienne, Niamey ». Ces mêmes sources ont cependant exprimé des doutes quant à ces informations, déclarant à Hespress qu'« il est nécessaire que des Marocains présents sur place vérifient la véracité de cette nouvelle ». En outre, aucun groupe jihadiste actif dans la région sahélienne n'a, à ce jour, revendiqué la disparition des quatre chauffeurs marocains. Face à la montée des menaces terroristes dans la région, notamment de la part de l'organisation « État islamique au Grand Sahara » (EIGS), active entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger, les mêmes sources ont indiqué que « des convois de camions sont régulièrement organisés sous la protection de l'armée burkinabé pour sécuriser les déplacements transfrontaliers, notamment sur l'axe Dori-Téra ». La région frontalière au nord-est du Burkina Faso est actuellement confrontée à une menace jihadiste importante, aggravant l'instabilité et l'insécurité déjà caractérisées par des violences récurrentes. Les pays concernés redoublent d'efforts pour sécuriser ces zones, réduire la menace terroriste et fournir une aide humanitaire importante aux victimes et aux déplacés. Le passage imprudent des chauffeurs marocains dans cette région, selon les mêmes sources, peu de temps après l'embuscade survenue le 11 janvier, « reflète la dangerosité de cette zone ». Enfin, les sources du journal ont rappelé aux professionnels du transport l'importance de respecter « strictement les protocoles de sécurité en vigueur ». Elles ont souligné que « les déplacements non autorisés dans des zones sensibles sont inacceptables en raison des risques potentiels » et insisté sur le fait que « l'observance des mesures de sécurité est impérative pour garantir la sûreté des convois ».