Le président algérien Abdelmadjid Tebboune pesiste et signe. Sa haine du Maroc et des Marocains a dépassé les limites de l'entendement. En Algérie ou au Maroc, ses deux dernières interview pour des médias étrangers ne passent pas. Et pour cause, ses déclarations sont dangereuses. Jamais un homme d'Etat n'avait été aussi haineux, aussi hargneux envers un autre pays, qui plus est, un pays voisin avec qui il partage plusieurs kilomètres de frontières et un héritage historique social et culturel commun. Abdelmadjid Tebboune s'est livré dans deux interviews à un discours qui contrevient à tous les us et coutumes diplomatiques en affichant sans vergogne sa haine du Maroc, de son Roi, de son peuple, si bien que ses mots ont été dénoncés par les journalistes et analystes politiques algériens, et par le peuple Algérien lui-même qui ne comprend pas toute cette véhémence envers un voisin sans histoires. Au Maroc, si Abdelmadjid Tebboune a déçu, il n'a pourtant pas surpris, car ce n'est pas la première fois que le personnage se livre à un exercice d'insultes visant le royaume et ses causes nationales. En Algérie, ses propos ont fait polémique, parce que non seulement il s'est attaqué au Marocains mais il s'est également attaqué aux Algériens, au Hirak, qui dure depuis 2019 et qu'il n'a réussi à étouffer qu'avec la force et les mensonges. Qu'il s'agisse du Hirak ou du Maroc, le chef de l'Etat algérien (élu en 2019 à l'issue d'un scrutin boudé par tout le pays et dont plusieurs milieux aujourd'hui encore estiment qu'il a été monté de toutes pièces par l'institution régnante en Algérie, les militaires) a tenu des propos indignes d'un président d'une République et s'il témoignent d'une seule chose, c'est de son incompétence. A quelques jours des législatives anticipées qu'il a poussées en Algérie pour s'accaparer le pouvoir et éliminer l'opposition, sa provocation des Algériens a tout l'air d'une incitation à la colère de la rue pour un nouveau boycott et ainsi laisser le champ libre aux partis à la solde du pouvoir de prendre possession du Parlement. Sur le sujet du Sahara, principal et seul sujet de discorde entre Rabat et Alger, le président algérien est allé loin, en comparant l'intégrité territoriale du Maroc, -que tout le peuple marocain réclame depuis des années et pour laquelle il a dû chasser l'occupant espagnol- à un caprice, et s'est attaqué frontalement au Roi du Maroc, sans la moindre considération aux usages diplomatiques. « Comment peut-on penser offrir à un monarque un territoire entier, avec toute sa population? Où est le respect des peuples? Cette reconnaissance ne veut rien dire. Toutes les résolutions du Conseil de sécurité concernant le Sahara occidental sont présentées par les Etats-Unis. On ne peut pas revenir, verbalement, sur tout ce qui a été fait par Washington pour faire plaisir à un roi », a-t-il déclaré au Point. Et alors qu'il affirme que le dossier est et se doit d'être géré par les Nations Unies, Tebboune dans un double discours, lui, continue de s'ingérer dans le dossier, non seulement verbalement mais aussi dans la pratique, en se faisant l'avocat du diable. « Tebboune dit que l'affaire du Sahara est gérée par l'ONU, c'est vrai, alors pourquoi l'Algérie envoie avec son propre argent Brahim Ghali en Espagne? Brahim Ghali est allé en Espagne à bord d'un avion présidentiel algérien, il est revenu en Algérie dans un avion français payé par l'Algérie. C'est l'Algérie qui négocié son hospitalisation en Espagne, ce n'est pas l'ONU », s'est demandé le journaliste Abdou Semmar d'Algérie Part. Et de s'exclamer « pourquoi l'Algérie n'aide que le polisario? Pourquoi l'humanisme de l'Algérie ne se résume qu'au Polisario. Cela n'a aucun sens! ». « C'est un président de République qui se contredit. Il y a des contradictions entre ce qu'il dit et les comportements qu'il adopte dans la réalité. Cela s'appelle de la schizophrénie ». « Pourquoi les Marocains refusent-ils l'autodétermination? Parce qu'ils ont procédé à un changement ethnique qui a ses conséquences: les Sahraouis à l'intérieur du Sahara occidental sont aujourd'hui minoritaires par rapport aux Marocains qui s'y sont installés. En cas de vote pour l'autodétermination, les Marocains installés sur le territoire sahraoui vont voter pour l'indépendance parce qu'ils ne voudront plus être les sujets du roi. Il est paradoxal d'avoir une majorité marocaine et de refuser le vote d'autodétermination», a déclaré au Point le président algérien. Des déclarations surréalistes qu'aucune personne saine d'esprit et qui connait le Maroc n'oserait dire et pourtant. Mais pour Tebboune, le ridicule ne tue pas, et dans ses interviews, il enfonce encore le clou en affirmant vouloir engager un dialogue alors qu'au même moment, il envoie ses troupes militaires faire des démonstrations de force vers les frontières avec le Maroc, lance une guerre aux entreprises algériennes qui collaborent avec des entreprises marocaines, et chasse des agriculteurs marocains des terres qu'ils ont cultivées depuis des années sous prétextes qu'elles font partie de la frontière algérienne. « Ce sont des déclarations gravissimes », estime le journaliste algérien Abdou Semmar. « Je ne comprends pas, d'un côté, vous dites que vous voulez négocier, et d'un autre vous faites tout le temps des exercices militaires à Tindouf et à Béchar en exposant toutes les armes de l'armée algérienne. Pour quelles raisons? » s'est-il demandé. « Est-ce que le Maroc vous voulez lui faire la guerre ou vous vous négocier et dialoguer avec lui? Quand on veut dialoguer on ne passe pas son temps à afficher ses muscles », a-t-il affirmé, en indiquant que le Maroc, face à ces signaux, comprend que l'Algérie ne cherche pas le dialogue mais cherche les hostilités. « Dans cette relation, le rôle honorable revient à l'Algérie », s'était pourtant targué le président Tebboune. « La rupture avec le Maroc –et je parle de la monarchie, pas du peuple marocain, que nous estimons– remonte à tellement longtemps qu'elle s'est banalisée », a-t-il encore déclaré, affichant son hostilité directe au Roi Mohammed VI. Le président Algérien n'a pas fait de dérapage seulement concernant le Maroc dans ses deux dernières interviews. Dans le dossier libyen, il a admis qu'il voulait envoyer des troupes algériennes dans le pays, une déclaration hautement dangereuse qui témoigne du réel rôle de l'Algérie dans ce dossier, qui est loin d'être un acteur de paix, au moment où la Libye est quête de reconstruction. Les déclarations dangereuses ont également concerné indirectement la Russie, principal allié de l'Algérie, mais aussi le Mali… Avec ces deux dernières interventions médiatiques, l'impression que Abdelmadjid Tebboune a donné, c'est celle d'un président faible, petit, qui ne fait pas honneur à un grand pays comme l'Algérie. En versant dans le mensonge, le manque de respect, et la provocation, Abdelmadjid Tebboune insulte le passé mais surtout l'avenir des deux pays et des deux peuples.