Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a confirmé que son pays n'ouvrirait pas ses frontières avec le Maroc, qui selon lui «attaque quotidiennement» son voisin de l'Est. Dans une interview accordée au magazine français Le Point, il a affirmé que «le Maroc a toujours été l'agresseur». Sur la question du Sahara, le chef d'Etat a exprimé son soutien au Front Polisario. En retour, il a appelé le Maroc à «respecter le droit international» et «le droit à l'autodétermination des Sahraouis», ajoutant que le mouvement «fait face à des difficultés croissantes pour contenir sa jeunesse». L'entretien accordé au magazine Le Point est d'ailleurs publié dans un contexte marqué par des tensions diplomatiques dans la région. Il intervient juste après le retour de Brahim Ghali, qui a reçu hier la visite du président algérien après un séjour hospitalier en Espagne. Cette hospitalisation en catimini dans le royaume ibérique a accéléré la crise entre Rabat et Madrid, où le chef du Polisario fait l'objet de poursuites pour crimes contre l'humanité. Dans ce même entretien, Abdelmadjid Tebboune est par ailleurs revenu sur la reconnaissance par l'ancien président américain Donald Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Il s'est interrogé sur «comment peut-on penser à présenter une terre entière à un roi avec tous ses habitants». «Où est le respect des peuples ? Cette reconnaissance ne veut rien dire», a-t-il déclaré. Sur le volet économique, le président algérien a accusé des groupes de pression et «l'influence marocaine» de «criminaliser» les affaires avec l'Algérie.