Après que Jeune Afrique ait révélé que Brahim Ghali est hospitalisé en Espagne, le Polisario a été contraint de réagir avec des versions contradictoires. Après une absence médiatique et politique de plus de quatre semaines, des informations sur l'état de santé de Brahim Ghali ont été révélées. Le chef du Polisario a été admis dans un hôpital à Logroño, hier soir non loin de Saragosse, révèle Jeune Afrique. Une évacuation qui «a fait l'objet de négociations menées au plus haut sommet de l'Etat algérien», indique le média francophone. «Pour des raisons de discrétions et parce qu'il fait l'objet de plusieurs plaintes déposées auprès de la justice espagnole par d'anciens membres du Polisario pour violations des droits de l'Homme, Brahim Ghali a été hospitalisé sous le nom d'emprunt de Mohamed Ben Battouche, de nationalité algérienne.» Jeune Afrique La publication affirme que l'état de santé de Brahim Ghali s'est aggravé ces derniers jours. Il a été hospitalisé à Tindouf, où le chef de l'armée algérienne, le général Said Chengriha, lui a rendu visite. Jeune Afrique révèle qu'après le refus de l'Allemagne d'accueillir le chef du Polisario, «c'est finalement l'Espagne qui a été choisie après que le président Abdelmadjid Tebboune ait obtenu l'assurance du Premier ministre Pedro Sanchez que Ghali ne serait pas inquiété par la justice espagnole». Et d'ajouter qu'une «équipe de médecins algériens accompagne le leader sahraoui à Saragosse, à bord d'un avion médicalisé affrété par la présidence algérienne». Ce n'est pas la première fois que le chef du Polisario prend la direction de l'Espagne pour des raisons médicales. En janvier 2017, il avait subi une opération chirurgicale pour une tumeur cancéreuse à l'estomac, dans une clinique à Madrid. Un déplacement qui était précédé là aussi par des négociations entre les autorités algériennes et leurs homologues espagnoles pour lui permettre de se soigner sans être inquiété par l'Audience nationale à Madrid, qui le poursuit pour crimes contre l'humanité, séquestrations et tortures. Ces accusations empêchent Brahim Ghali d'assister aux manifestations en faveur de son mouvement en Espagne. Le Polisario réagit avec trois versions contradictoires Après la publication de ces révélations, la machine de communication du Polisario a été activée avec la diffusion de versions alternatives. Le site Futuro Sahara, proche de Mohamed Lamine Ould El Bouhali, affirme que Brahim Ghali n'est pas hospitalisé en Espagne, c'est son avion qui a fait une escale dans ce pays pour des «raisons techniques» avant de s'envoler vers un «Etat européen» où Ghali «se soigne d'une infection du coronavirus». Et d'ajouter que son «état de santé est stable». De son côté l'agence de presse du Polisario a précisé dans un bref communiqué de la «présidence» que Ghali «suit un traitement sanitaire depuis plusieurs jours, suite à son infection par le virus Covid-19», assurant que «son état de santé n'est pas préoccupant». Bachir Mustapha Sayed donne quant à lui une autre version. «Les autorités sahraouies viennent de confirmer, par l'intermédiaire d'une source autorisée, les nouvelles concernant l'état de santé de notre président Brahim Ghali. Il est dans un hôpital algérien. Son état de santé évolue de la stabilité vers une amélioration notable. Une reprise rapide est attendue», a-t-il écrit dans un message en réponse à une question d'EFE. Sayed a démenti les révélations sur l'hospitalisation en urgence du chef du Polisario en Espagne. En revanche il a confirmé l'infection de Ghali au Covid-19. La dernière apparition de Brahim Ghali, dans le cadre d'une activité publique dans les camps de Tindouf, remonte au 16 mars. Madrid confirme l'hospitalisation de Ghali Les versions contradictoires du Polisario viennent d'essuyer un sérieux revers. Le ministère espagnol des Affaires étrangères a confirmé que Brahim Ghali a été amené en Espagne pour un traitement médical, rapporte l'agence de presse AP. Un fonctionnaire au département de Mme Arancha Gonzalez a indiqué, sous couvert d'anonymat, que Ghali a été évacué vers le pays ibérique «pour des raisons strictement humanitaires». Article modifié le 2021/04/23 à 00h47