C'est décidé ! Après plusieurs communiqués demandant l'intervention du ministère de la santé, qui sont restés sans réponse, la coordination syndicale de la santé au niveau de la région de Rabat-Salé-Kénitra a décidé l'arrêt de travail des cadres de santé les samedis dans les centres de vaccination anti-covid, et ce, à partir de ce 5 juin. Cette décision intervient dans un contexte national où le personnel de santé a été mobilisé au front face à la pandémie depuis son début, et la fatigue et le stress que cela a engendré chez eux tout au long de cette période, en plus des « sacrifices sans aucune reconnaissance et sans même profiter de leur droit légitime et fondamental à savoir le congé annuel », fait savoir la coordination syndicale composée de la FDT, l'UMT, l'UGTM, UNTM, ODT et le SIMSP. Ainsi, et dans le but de préserver la santé physique et psychique des cadres de santé (médecins, infirmiers et techniciens de santé ..) et afin de garantir la continuité de l'ensemble des étapes de vaccination au niveau de la région RSK, la coordination syndicale a annoncé son attachement au contenu des communiqués de l'ensemble des bureaux syndicaux provinciaux, qui avaient appelé à l'arrêt de travail les samedis et les jours fériés dans tous les centres de vaccination au niveau de la région RSK. La coordination syndicale dénonce les pratiques d'intimidation et de harcèlement exercées par la direction sur les cadres de santé afin de les obliger à travailler en dehors des heures légales de travail. Et enfin, la même coordination appelle les départements de tutelle à accélérer le versement de la deuxième tranche de la prime Covid-19 au profit de l'ensemble des cadres de santé sans discrimination. Il convient de souligner que cette décision a été prise par les syndicats des médecins et des infirmiers et techniciens de santé qui avaient soulevé, au début, et chacun de son côté, la même revendication qui est de ne plus travailler les samedis ou encore les jours fériés. Début mai, le Syndicat indépendant des médecins du secteur public au Maroc (SIMSP) avait mis cette revendication sur la table après avoir été obligé de travailler le deuxième jour de l'Aid El Fitr, vendredi 14 mai, mais aussi le jour suivant qui est le samedi 15 mai, dans l'ensemble des centres nationaux de vaccination anti-covid. Selon le syndicat, cette décision « ne jouit d'aucune légalité, mais vise à anéantir les droits acquis, et les revendications légitimes qui n'ont pas été réalisées« . Dans ce sens, le syndicat avait demandé au ministère de la santé de « revenir sur cette décision impromptue et hâtive qui accable les travailleurs de la santé, déjà sous la pression continue du travail ». Le syndicat avait également appelé ses adhérents « à refuser de se conformer à cette mesure illégale » . De son côté, la Fédération nationale de la santé affiliée à l'UMT avait exigé dans une lettre adressée au ministre de la santé, une annonce officielle de sa tutelle stipulant l'annulation du travail les samedis dans les centres de vaccination anti-covid. La FNS avait déjà saisi la tutelle à cet effet mais aussi pour demander l'accélération du versement de l'indemnisation des heures supplémentaires, de la nourriture et des déplacements pour renforcer les capacités des centres de vaccination ainsi que l'amélioration des conditions de travail. Mais en vain ! Le ministre de la santé, Khalid Ait Taleb n'a jamais donné suite à cette demande.