Le personnel des centres de vaccination - médecins, infirmiers et techniciens a observé samedi dernier une grève pour exprimer sa colère quant aux conditions du travail. A la surprise des citoyens qui avaient des rendez-vous de vaccination prévus pour le samedi 29 mai, une partie des centres de vaccination dans les régions de Casablanca-Settat et de Rabat-Salé-Kénitra n'a pas fonctionné, en raison de la grève du personnel. En effet, les mouvements de protestation du personnel de la Santé ont continué depuis la grève nationale de 48 heures organisée les mardi 25 et mercredi 26 mai, en commémoration du 10ème anniversaire de la marche historique de la dignité, à laquelle plus de 73% des médecins du secteur public avaient répondu favorablement. Le corps médical, tout en assurant sa prédisposition à garantir la réussite de la campagne nationale de vaccination contre le Covid-19, appelle le ministère de tutelle à exclure le samedi du calendrier de la campagne, pour ne travailler que pendant cinq jours de la semaine, du lundi au vendredi, afin de préserver l'efficacité des ressources humaines. Le corps médical revendique également une amélioration des conditions du travail du personnel affecté à l'opération de vaccination, l'octroi d'un repas par jour le long des shifts, à savoir le déjeuner. Ils exigent, en outre, l'accélération de la cadence de livraison des vaccins dans les centres afin de fluidifier davantage ladite opération. Le ministère avait parlé d'une période de trois mois pour vacciner 70% de la population alors que ce chiffre ne dépasse pas 20% aujourd'hui. La Fédération Nationale de la Santé de la région Rabat-Salé- Kénitra, affiliée à l'Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), a estimé, dans un communiqué rendu public le 21 mai, que la persistance du ministère de la Santé à obliger le personnel médical à travailler le samedi représente une violation flagrante de la loi, notamment l'article 1 du décret 916.05.02 qui détermine les jours et les heures de travail pour les administrations publiques et les collectivités territoriales, ainsi que le premier article du décret 623.06.12 qui exclut les Centres de santé urbains de travailler en système de garde. Silence du gouvernement Face à cette situation alarmante et malgré les revendications continues du corps médical appelant le gouvernement à faire face aux dysfonctionnements du système sanitaire, « le gouvernement a opté pour le silence et a choisi de renier ses responsabilités, plutôt que de traiter positivement le dossier du personnel de la Santé, ignorant ainsi la situation catastrophique et l'effondrement du secteur de la Santé dans notre cher pays », nous avait déjà affirmé Alaoui Al Mountadar, président du Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public (SIMSP).