Grosse journée de mobilisation pour les médecins du secteur public. Ils étaient nombreux à débrayer ce lundi 19 novembre à l'initiative du Syndicat indépendant des médecins du secteur public (SIMSP). Nerf de la guerre, le déclin persistant des conditions de travail, en l'absence d'écho auprès de la tutelle. Le Secrétaire Général du SIMSP, El Mountadar Alaoui, se félicite d'une mobilisation d'ampleur. Contacté par 2M.ma, le responsable syndical évalue à 79% le taux de participation national des grévistes. Un pourcentage qui a atteint les 100% dans de nombreux centres de santé à travers le royaume. Un déferlement massif qui témoigne d'une prise de conscience généralisée dans les rangs du médecin marocain quant à la légitimité de ses revendications. Excédés par des conditions de travail précaires, accentuées par une pénurie criante des équipements et moyens logistiques, les blouses blanches déplorent un secteur au bord de l'asphysie. Ils s'accrochent becs et ongles à leurs doléances et réclament une prise en charge urgente de leur cahier revendicatif. "C'est une crise sans précédant que subissent les personnels de santé et qui se traduit à travers des prestations médiocres, des rendez-vous médicaux démesurément espacés", détaille M. Alaoui. "Nous ne sommes pas les responsables, mais plutôt les “victimes” du système de santé". ajoute-il. "Nous poursuivons notre contestation jusqu'à braver le silence du gouvernement. Nous sommes dans l'attente d'actions concrètes de la part du ministre de la Santé et celui des Finances, afin de pouvoir bénéficier d'une rémunération selon l'indice salarial 509 au lieu de l'indice 336 actuellement en vigueur", nous a t-il affirmé. Outre la revalorisation des salaires, la source syndicale évoque une forme de protestation plus poussée à savoir les vagues de demandes de démissions. Faisant suite à la première cascade de démissions des 130 médecins exerçant dans la région de Casablanca-Settat, environ mille démissions individuelles sont actuellement déposées auprès du ministère de tutelle, indique la même source. Une façon pour les praticiens de contraindre l'exécutif à stopper l'hémorragie du secteur en agissant efficacement vers l'amélioration des conditions de travail des professionnels de la santé et d'accueil du citoyen. Dans l'absence de dialogue sérieux avec le ministère de tutelle, les Medecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes de la fonction publique seront mobilisés pour une seconde grève de 48 heures les jeudi et Vendredi 22 et 23 novembre.