Les moult et une tergiversations de l'Algérie et de son rejeton qui n'ont jamais voulu en démordre de leurs lugubres et emphatiques complaintes à l'égard du Secrétaire général des Nations Unis, Antonio Guterres quant à la nomination d'un émissaire au Sahara ont fait dire à ce dernier, ce vendredi devant l'Assemblée générale de l'ONU, qu'il avait proposé 12 candidats pour ce poste mais en vain. L'ex Premier ministre portugais était alors, à l'occasion, interrogé sur sa candidature à un deuxième mandat de secrétaire général pour 2022-2026 qu'il est du reste le seul à briguer, histoire de se succéder à lui-même. Antonio Guterres, a révélé, que les douze personnalités qu'il a proposé de nommer pour le poste d'envoyé spécial des Nations Unies au Sahara ont, tous, été refusés par l'une ou l'autre des parties, ou par un ou plusieurs membres du Conseil de sécurité. Le SG de l'ONU a en outre expliqué que désormais, pour ce qui est des recrutements clés à l'ONU, il s'en référerait aux 193 Etats membres de l'Organisation pour lui proposer des noms. Mais « il y a des situations qui sont difficiles avec cette méthodologie, principalement les postes liés à des crises spécifiques », a poursuivi Antonio Guterres. Car, a-t-il rappelé, pour être retenu, le candidat doit « recevoir l'approbation du Conseil de sécurité et des parties au conflit ». Ce qui veut dire que toute nomination d'un émissaire doit donc avoir un feu vert de Rabat. C'est qu'il y a fort à faire pour trouver celui qui pourra éventuellement réussir à ménager le chou et la chèvre. Au Sahara, il n'y a plus d'émissaire politique depuis la démission, en mai 2019, de l'ancien chef d'Etat allemand Horst Kohler, soit il y a plus de deux ans. En février 2020, Antonio Guterres avait trouvé pour le poste, l'ancien président de l'Assemblée générale de l'ONU en 2017-2018 et ministre slovaque des affaires étrangères, Miroslav Lajcak. En vain. Alors que l'officialisation de sa nomination était imminente, l'Union européenne l'a préempté pour qu'il devienne émissaire européen pour le dialogue entre Belgrade et Pristina. Mais à cet exercice, le chef des Nations unies y est allé de déconvenue en déconvenue comme par exemple lorsqu'il proposa l'ancien Premier ministre et ministre roumain des Affaires étrangères, Petre Roman, pour succéder à Horst Köhler. Mal lui en prit ! On sait la suite que le polisario et son sponsor ont réservée à ce choix qu'ils ont estimé tendancieux après que des rumeurs médiatiques internationales aient rapporté que Petre Roman était devenu le seul candidat à ce poste à avoir été retenu à assumer cette lourde responsabilité. Et puis tout dernièrement le l'Italo-suédois Staffan de Mistura, a été pressenti pour ce poste. La proposition de nomination de Staffan de Mistura à l 'étude à Rabat est toujours en attente d'approbation par le Maroc. Auquel cas, où il réussirait à passer entre les mailles du filet, de Mistura sera le cinquième émissaire de l'organisation onusienne pour ce territoire. Quatre médiateurs bien avant lui, les américains James Baker et Christopher Ross (aujourd'hui aux petits soins de la diplomatie algérienne en bon mercenaires « intéressés » de la cause séparatiste), l'ancien président allemand, Horst Kohler et du hollandais, Peter Van Walssun, avaient essayé de démêler ce conflit vieux de bientôt un demi-siècle. Pour expliquer son impuissance à nommer un émissaire au Sahara, Antonio Guterres a encore eu ces mots : « Bien évidemment, il est très difficile dans cette situation de faire autrement que de se mettre à la recherche de quelqu'un qui puisse faire le boulot », a-t-il relevé. Quant au porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, il déclarera « Le fait qu'il n'y ait pas encore d'émissaire n'est manifestement pas dû au manque d'efforts du secrétaire général. Il continuera à chercher quelqu'un qui soit acceptable ou du moins pas refusé par les parties impliquées », a-t-il indiqué. Au vu de la rareté des candidats et de la gestion de la chose, c'est plutôt un bouc émissaire que l'on rechercherait du côté de l'ONU.