Les victimes du controversé chef de file du front polisario, Brahim Ghali, actuellement hospitalisé en Espagne, ont déposé une plainte pour ce dernier réponde de ses actes. Il fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen, mais le président algérien Abdelmadjid Tebboune, est intervenu auprès de Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, pour lui éviter une arrestation. Alors que la présence du chef de file du Front polisario, et président de l'auto-proclamée république sahraouie (rasd) en Espagne pour soins médicaux, a été confirmée par la diplomatie espagnole, l'association des victimes de Brahim Ghali et leurs avocats ont déposé plainte afin de réactiver la justice. L'association sahraouie de défense des droits de l'homme «ASADEDH» basée à Barcelone, a en effet porté plainte urgente en Espagne contre le chef militaire pour rappeler que ce dernier fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen. Ghali n'avait plus jamais mis les pieds en Espagne depuis un mandat d'arrêt émis en 2008 et, à présent qu'il se trouve dans le pays ibérique, l'association de défense des victimes appelle les autorités espagnoles à réactiver la justice. Le chef controversé du polisario est visé par une plainte pour « génocide » et « actes de torture », déposée en 2012 par l'ASADEH. En 2016, il est mis en examen par la Cour nationale espagnole pour des accusations de « génocide », « meurtre », « torture » et « disparitions forcées » contre la population dissidente des camps de Tindouf. Il est également poursuivi pour « viol » (datant de 2010) devant l'Audience nationale, la plus haute juridiction pénale en Espagne suite à une plainte de Khadijatou Mahmoud en 2017. La plainte intervient au moment où le controversé Brahim Ghali se trouve en Espagne pour soins médicaux liés, officiellement pour complications dues à une infection au coronavirus, mais selon Jeune Afrique, il serait également atteint d'un cancer de l'intestin. Le transfert en catimini depuis les camps de Tindouf, a été organisé par l'Algérie et avec la complicité de l'Espagne. Selon le journal La Rioja, Brahim Ghali avait été admis dimanche 18 avril à l'hôpital San Pedro à Logrono et qu'il a été transféré par ambulance de Saragosse. L'affaire qui n'a été confirmée par l'Espagne que jeudi 22 avril suite à la publication d'un article de Jeune Afrique, rajoute une nouvelle preuve de l'implication de l'Algérie (pays fondateur et parrain du mouvement séparatiste qui se réclame indépendant du Maroc) dans le conflit du Sahara. Les autorités algériennes ont fourni un faux nom algérien et un passeport diplomatique algérien à Brahim Ghali pour lui permettre d'entrer incognito en Espagne sans qu'il ne soit inquiété et pour éviter que la communauté internationale ne prenne connaissance des manœuvres de l'Algérie, au lendemain d'une réunion du Conseil de sécurité. Outre les documents falsifiés, le président algérien Abdelmadjid Tebboune lui-même, a fourni au leader séparatiste un avion médicalisé de la République algérienne et le départ vers l'Espagne s'est fait depuis l'aéroport Bourafik, où sont stationnées les forces armées algériennes. L'Algérie a par ailleurs fait envoyer un groupe de médecins algériens pour accompagner le leader séparatiste en Espagne, un pays où Brahim Ghali est poursuivi et fait l'objet de mandats d'arrêts. Et pour éviter l'incarcération immédiate du chef des milices séparatistes, le président algérien s'est personnellement investi pour demander au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, des assurances pour qu'il ne soit pas inquiété. Toute cette opération orchestrée par l'Algérie avec l'aide de l'Espagne aurait pu passer comme une lettre à la poste sans qu'aucune partie ne le sache. Cependant, l'article de Jeune Afrique ayant révélé toute l'affaire, a poussé dans un premier temps, les organes de presse et les représentants des séparatistes à démentir les faits, avant que l'Espagne ne compromette leur mensonge. L'Espagne, soucieuse de sa relation avec le Maroc et consciente de la sensibilité du sujet, d'autant plus que Madrid était l'ancienne force occupante avant que le Maroc ne recouvre son indépendance, s'est vue obligée d'annoncer que Brahim Ghali se trouvait bel et bien sur son territoire, expliquant que son geste était « strictement humanitaire ». Malgré l'implication personnelle du président algérien pour éviter une arrestation à Brahim Ghali, les associations des victimes veulent que la loi soit appliquée et ce, en dépit de l'implication active et aux plus hauts niveaux de l'Algérie dans l'entretien du conflit. Une implication que la partie algérienne conteste publiquement, refusant d'endosser la responsabilité de ce dossier qu'elle a elle-même fabriqué pour compromettre l'indépendance du Maroc. Les dernières résolutions du Conseil du sécurité et les rapports des Nations Unies plus généralement ont pourtant identifié l'Algérie comme partie prenant au conflit. Le Maroc appelle à ce que l'ONU identifie l'Algérie en tant que réel acteur et instigateur du conflit. « Le Conseil de Sécurité doit déterminer, en toute objectivité, qui viole quotidiennement le cessez-le-feu et qui a clamé sa fin, d'un côté, et de l'autre, qui s'attache à ce cessez-le feu et qui l'a annoncé au plus haut niveau par Sa Majesté le Roi », a déclaré le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, soulignant que la confusion doit cesser y compris dans l'esprit du Conseil de Sécurité que celui de la communauté internationale ». Pour le ministre marocain des Affaires Etrangères, il est nécessaire de « définir les responsabilités » dans ce dossier, et de déterminer les acteurs qui ont un rôle constructif, ont une position claire et ceux qui se « versent dans les manœuvres », « manipulent » et se contredisent, en faisant au double langage de l'Algérie et les mensonges du Polisario.