Les enseignants protestataires maintiennent leur programme de lutte pour faire valoir leurs droits. Le syndicat national de l'enseignement (SNE) affilié à la CDT, avait annoncé une grève nationale le 5 avril, suite à la fermeture de la porte du dialogue avec le ministère de l'éducation nationale, depuis déjà deux ans, et la non-application de ses engagements. Un sit-in devant le ministère de l'éducation nationale est également prévu. Entre temps, et après que le corps soignant ait également décidé d'envahir les rues de la capitale cette semaine, les autorités de Rabat ont annoncé l'interdiction de tout rassemblement sur la voie publique. Mais les dernières violences contre les enseignants a été comme la goûte qui a fait déborder le vase pour cette catégorie. Le SNE a annoncé ce dimanche 28 mars, le maintien de la grève du 5 avril ainsi que le sit-in devant le siège du ministère de tutelle, quoi qu'il en coûte. « La scène éducative est totalement assiégée et caractérisée par une congestion et une rage intense due à l'arrêt du dialogue et de la négociation sectoriels, le mépris du gouvernement et du ministère de l'Education nationale pour les revendications légitimes, leur manquement à leurs obligations antérieures et la persistance de la violation de la dignité et du rang de l'enseignant dans la société … La situation nationale en général et la situation éducative en particulier nous incitent à protester avec force« , a fait valoir le SNE. Le syndicat appelle ainsi les enseignants à participer à cette protestation pour différentes raisons. La première n'est autre que la répression et l'interdiction des protestations légitimes des travailleurs de l'éducation et le droit à l'expression et la manifestation pacifique garanti par la Constitution ainsi que les restrictions liées à l'exercice du droit de grève et les retenues illégales sur les salaires des grévistes. Mais pas que ! Le syndicat accuse également le gouvernement et la tutelle de s'en prendre en permanence aux acquis, aux droits et à l'image des cadres éducatifs, mais aussi de fermer la porte du dialogue et de s'emparer des rênes de la gestion du secteur sans consultation des parties prenantes, notamment les syndicats. « Le ministère s'évertue à neutraliser le mouvement syndical, à désavouer ses obligations, retarder et tergiverser dans l'élaboration des décrets, tout en négligeant les doléances justes de l'ensemble des personnels de l'éducation« , avance le SNE qui estime également que « l'Etat persiste dans sa politique de démantèlement de l'école publique, en mercantilisant le secteur de l'éducation à travers la privatisation« . Contraints de descendre dans la rue ! C'est ce qu'a affirmé au micro de Hespress, Abdelouahab Shaimi, coordinateur national de la coordination des cadres diplômés du ministère de l'éducation nationale qui a été blessé lors du sit-in devant le ministère de l'éducation à Rabat le 15 mars et transféré à l'hôpital. « Les enseignants étaient contraints de sortir dans la rue et protester après que leur tutelle n'ait pas respecté ses engagements. Après avoir conclu avec le ministère de l'éducation à la date du 21 janvier 2020, et de manière définitive, la résolution du dossier des enseignants titulaires de diplômes supérieurs. Le ministère nous a donné une formule de la manière dont ce dossier sera réglé lors de cette rencontre. Et on s'est tous mis d'accord sur cette formule. Nous avons donc attendu, après que la tutelle nous ait demandé de patienter pour un bref délai pour la publication du décret« ? a-t-il déclaré. Pour le ministre de l'éducation nationale, Said Amzazi, il est compté parmi les absents de cette saison scolaire. Alors que la congestion bat son plein dans le secteur qu'il gère, le responsable gouvernemental a préféré regarder « le Show » de loin et laisser le ministère de l'Intérieur s'en occuper. Si le syndicat insiste pour manifester le 5 avril devant le ministère, il est fort probable qu'une violence similaire à celles des 15 et 16 mars contre les enseignants se reproduise, et bien plus, surtout que les autorités ont annoncé l'interdiction des rassemblements sur la voie publique, pour cause de crise sanitaire. Affaire à suivre …