Dans le cadre de la grève de 5 jours annoncée par la coordination nationale des enseignants recrutés par contrat auprès des Académies régionales de l'éducation et de la formation (AREF), des sit-in ont eu lieu en parallèle un peu partout au Royaume, dont la ville de Casablanca. À la métropole, le sit-in des « contractuels » a été dispersé brutalement par les forces de l'ordre, ce qui a donné suite à plusieurs accrochages entre les deux parties. Une action condamnée par le Syndicat national de l'enseignement (SNE), affilié à la Confédération Démocratique du Travail (CDT). Lors de sa réunion à distance, tenue le jeudi 5 novembre dans la soirée, le bureau national du SNE, s'est arrêté sur la situation nationale caractérisée par « un congestionnement total, et le monopole de l'Etat dans la gestion des répercussions de la pandémie, persistant ainsi à étouffer, voir interdire les réactions politiques, sociales et civiles de la société, et à prendre des mesures et des décisions qui ne prennent pas en compte la dimension sociale« , fait savoir le syndicat. Photo Mounir Mehimdate Dans un communiqué, le Bureau national du SNE indique s'être également penché lors de cette réunion, sur la situation de l'enseignement « marquée par l'obstination à occulter le mouvement syndical, la perturbation du dialogue sectoriel, la persistance à cibler l'école publique en négligeant l'éducation par le biais de cessions au privé, et l'insistance à institutionnaliser la fragilité du secteur en s'accrochant au recrutement par contrat ». Une attitude d'entêtement, poursuit le syndicat, qui persiste à maintenir l'emploi par contrat des enseignants « malgré les observations enregistrées par plusieurs rapports officiels, dont le dernier est celui du Conseil économique, social et environnemental (CESE)« . Le syndicat note également « l'absence de perspectives pour désamorcer la tension dans le secteur, en n'apportant pas de vraies réponses qui satisfont les attentes des enseignants toutes catégories confondues« , soulignant que les responsables profitent de « la conjoncture de pandémie pour réprimer davantage les protestations légitimes des femmes et des hommes de l'enseignement« . Photo Mounir Mehimdate En conséquence, le bureau national du SNE « condamne et dénonce la répression brutale des manifestations pacifiques et légitimes des cadres de l'éducation, dont la dernière est celle conduite contre les enseignants recrutés par contrat dans diverses villes du Maroc, le jeudi 05 novembre« . « On considère que la solution finale au dossier des enseignants contractuels passe par leur intégration dans les système de la fonction publique et dans le statut des employés du ministère de l'Education nationale, en ce sens que le système de contrat leur a été imposé« , exige le syndicat. Ce dernier renouvelle pareillement son rejet de « l'absence préméditée des syndicats de l'enseignants dans la gestion du secteur, notamment à la lumière de cette situation exceptionnelle, et son refus catégorique des retenues illégales sur les salaires des grévistes, comme forme de restriction des libertés syndicales » Ainsi, le SNE demande la publication rapide de tous les décrets « retenus », tout tenant compte des observations et propositions du syndicat, afin que « les revendications réelles et fondamentales des groupes concernés ne soient pas contournées, et d'accélérer la tenue des commissions chargées de la promotion au choix et de régulariser les situations relatives à la promotion en grade et en échelle« . Photo Mounir Mehimdate